Cet article est commandité par Connexion TCC.QC
Est-ce que cela vous est déjà arrivé de tomber d’une échelle, d’avoir un petit accident de voiture, de vous blesser au cours d’une activité sportive? On pense souvent que les traumatismes craniocérébraux n’arrivent qu’aux autres ou lors de gros accidents, ce qui est faux.
Saviez-vous que chaque année au Québec, environ 2 000 personnes sont touchées par un traumatisme craniocérébral (TCC) modéré ou grave et qu’il peut toucher n’importe qui? Au niveau mondial, le TCC est l’une des principales causes de décès et d’invalidité chez les jeunes adultes.
Enfant, adulte, personne âgée… quelle que soit notre vie, notre métier, notre histoire, personne n’est à l’abri. Le TCC ne fait aucune distinction socioprofessionnelle et ses conséquences peuvent être lourdes : des séquelles parfois visibles, parfois invisibles, mais souvent durables. Parfois même à vie.
C’est une réalité qui mérite toute notre attention, car elle peut impacter notre bien-être — ainsi que celui de nos proches — au quotidien.
Pourtant, ce terme reste encore méconnu du grand public. Alors, qu’est-ce que le TCC exactement, pourquoi est-il important de s’y intéresser, collectivement et avec bienveillance et quelles sont les ressources disponibles ?
Huguette, maman de Yohan
Yohan avait 17 ans et il pensait se diriger en droit. C’était un joueur de football talentueux. Il était très en forme. Yohan était un enfant facile, qui a toujours pris la vie avec le sourire. Il avait une blonde, une famille. Il construisait son avenir.
Ils n’avaient pas une vie spéciale, mais elle était parfaite, selon Huguette. Alors, personne ne s’attendait à vivre quelque chose d’aussi majeur. Un soir d’août, à minuit, elle reçoit un appel lui annonçant que son fils a eu un accident de voiture. Suite à cet accident, leur vie fût chamboulée. Huguette a dû quitter son emploi. Elle l’a fait pour son fils, pour devenir son aidante naturelle. Ensuite, elle a dû trouver un endroit pour loger Yohan, qui était complètement désorganisé. Elle l’accompagne encore aujourd’hui au quotidien, près de 40 ans plus tard.
– Extrait tiré du documentaire Impact: Se reconstruire après un traumatisme craniocérébral et qu’il a été réalisé par Connexion TCC.QC
Qu’est-ce qu’un traumatisme craniocérébral (TCC) ?
Un TCC est une blessure physique au cerveau, causée par un choc à la tête. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’y a pas toujours de signes visibles (comme une fracture du crâne) : le cerveau peut être atteint même sans trace apparente. Cette blessure peut entraîner une altération temporaire ou permanente des fonctions cérébrales.
Les TCC sont classés en trois catégories :
- TCC léger : aussi appelé « commotion cérébrale ». Bien qu’il puisse sembler bénin, il provoque des symptômes notables pendant plusieurs semaines, qui peuvent devenir permanent chez certaines personnes.
- TCC modéré : le coma est bref, mais les séquelles sont permanentes.
- TCC grave : les conséquences sont plus importantes, tant sur le plan physique que cognitif et émotionnel.
Un enjeu qui nous concerne tous : pour qui, pourquoi ?
Tout le monde peut être affecté par un TCC. Cependant, le TCC touche plus souvent les hommes et les personnes âgées. Au Québec, les accidents de la route constituent la cause la plus fréquente avec 53,1 % des cas.
Parmi les autres causes fréquentes, on retrouve les chutes (14.7%), notamment en raison du vieillissement de la population. Les accidents sur les lieux de travail sont également une cause importante, représentant 10,1 % des TCC. Les agressions ou autres actes criminels sont à l’origine de 2,8 % des cas, tandis que les activités sportives ou récréatives en causent 1,2 %*.
Heureusement, les campagnes de prévention (ex. ceinture de sécurité, sensibilisation aux chutes, équipements sportifs adaptés) ont permis de réduire certains risques, notamment en lien avec la circulation routière.
Le TCC bouleverse des vies, alors comment accompagner?
Parfois, un traumatisme craniocérébral semble léger et pourtant, il laisse des traces : la fatigue qui ne passe pas, le sommeil qui se dérègle, la mémoire et l’attention qui vacillent, le bruit ou la lumière qui deviennent insupportables, les émotions qui débordent sans prévenir, l’irritabilité, l’anxiété, les nausées, les vertiges.
Pour accompagner, l’écoute devient essentielle, la patience, un vrai soutien et la présence, un apaisement. Pour les aidants naturels des personnes atteintes d’un TCC, la vie est également chamboulée : perte d’emploi, prise en charge d’une personne avec handicap, stress, dépression… Le regard bienveillant de l’entourage (amis et famille, mais également les organismes comme Connexion TCC.QC) fait toute la différence.
Pierre Mitchell, directeur général de l’association québécoise des traumatisés craniocérébraux
La majorité des gens TCC vont retrouver, avec le temps, une vie normale, mais qui ne sera pas leur vie normale d’avant. Il y a des gens qui font leur deuil rapidement, qui vont accepter. Mais il y en a après 20 ou 25 ans qui n’ont pas fait leur deuil. Pour eux, c’est difficile. La majorité des gens qui ont accepté leur situation et leur handicap vont reprendre une vie tranquille, différente.
Comment prendre soin, un geste à la fois
Pour les personnes atteintes d’un traumatisme craniocérébral (TCC), il est essentiel de favoriser le repos afin de soutenir le processus de récupération. Il peut aussi être bénéfique de s’apaiser et de trouver réconfort à l’aide d’un soutien psychologique adapté, qui permet de mieux gérer les émotions et le stress liés au traumatisme. S’entourer de proches ou de professionnels aide également à briser l’isolement, un facteur souvent aggravant dans la convalescence.
Pour l’ensemble de la population, prendre soin commence par s’informer sur le TCC et ne pas juger la personne devant nous avant d’apprendre à la connaître. Par exemple, la personne atteinte peut sembler en état d’ivresse, de par sa démarche et la manière dont elle parle. D’où l’importance de s’ajuster aux besoins des personnes touchées et éviter de porter des jugements. Il est aussi important d’ouvrir le dialogue, tout en respectant le rythme de l’autre et en laissant de l’espace lorsque nécessaire. Enfin, connaître les outils de prévention permet non seulement de réduire les risques, mais aussi de mieux accompagner les personnes concernées.
Fanny-Ysa, sœur de Yohan
Je suis bien fatigante avec les casques. Je dis toujours à mes enfants qu’un bras ça se répare, une jambe ça se change, mais un cerveau on en a juste un, puis une fois qu’il est cassé, il n’y a rien à faire.
Ensemble, pensons prévention
La prévention passe par des gestes simples mais essentiels : protéger les enfants en leur faisant porter un casque et en pensant toujours à leur sécurité, être attentif aux aînés dans les gestes du quotidien, rester vigilant sans pour autant céder à la peur, ou encore suivre les panneaux de signalisation et toujours boucler sa ceinture en voiture.
Sensibiliser, c’est faire preuve de solidarité.
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Qui est Connexion TCC.QC ?
Connexion TCC est un OBNL regroupant les 13 associations régionales (couvrant 16 régions du Québec et desservant plus de 3000 personnes). Elle accompagne les gens ayant un TCC (et leurs proches) au quotidien en offrant des activités de loisirs, de bénévolat, d’ateliers, de répit, de groupes d’entraide, de réinsertion professionnelle et surtout, un soutien bienveillant. Pour une société plus inclusive et bienveillante.
Pour plus d’informations, visitez le www.connexiontccqc.ca/a-propos/associations-membres.
*Source : correspond aux données globales des 13 associations membres du regroupement de Connexion TCC.QC.
