
L’incontinence urinaire est un problème très répandu, voire banalisé, dans notre société. Est-ce vraiment ce qui attend chaque femme qui a eu des enfants, qui est ménopausée ou qui a un haut niveau d’activité physique? J’ai envie de vous dire non. Je vous jase donc d’incontinence urinaire aujourd’hui et de quatre mythes qui entourent ce problème.
Définissons d’abord le problème. L’incontinence urinaire est toute forme de perte involontaire d’urine par l’urètre, alors même perdre quelques gouttes occasionnellement est une forme d’incontinence. Évidemment, la sévérité dépend de la quantité perdue, de la fréquence ainsi que de l’impact sur la qualité de vie de la personne qui en souffre. Il faut aussi comprendre qu’il existe plusieurs types d’incontinence, dont trois principaux : l’incontinence à l’effort, d’urgence et mixte. L’incontinence à l’effort est la plus commune, c’est celle qui survient lors d’un effort, par exemple, à la toux, l’éternuement, l’activité physique. L’incontinence urinaire d’urgence est associée à l’hyperactivité vésicale et se retrouve généralement dans un contexte d’urgence urinaire (syndrome de la clé dans la porte, eau qui coule, nervosité…). Finalement, le type mixte est tout simplement une combinaison de la forme à l’effort et d’urgence. Sachant ceci, démystifions maintenant nos quatre mythes!
Mythe #1 : L’incontinence affecte seulement les femmes âgées
L’incontinence urinaire affecte environ 1 femme sur 3 de tous âges confondus. Oui, l’âge est un facteur de risque pour le développement de ce trouble (d’ailleurs la prévalence dépasse 50% chez les femmes qui ont plus de 65 ans). Mais il est possible d’être jeune et d’en souffrir. L’anatomie féminine, les bouleversements hormonaux ainsi que les grossesses et les accouchements prédisposent la femme à souffrir de fuites urinaires. Malheureusement et ce, tout au long de sa vie.
Mythe #2 : Fuites urinaires = descente de vessie
Ce lien est très souvent fait, mais il est pourtant faux. L’incontinence urinaire est un problème et la descente de vessie (cystocèle ou prolapsus de vessie) un autre. Le prolapsus consiste en la chute d’un ou plusieurs organes pelviens dans la cavité vaginale par manque de support. Oui, ces deux problèmes peuvent co-exister, mais il est aussi possible d’avoir l’un sans l’autre.
Mythe #3 : L’incontinence urinaire est toujours une question de force musculaire
Ce mythe est probablement le plus grand en ce qui concerne la continence urinaire. Qui dit incontinence dit renforcement du plancher pelvien. Eh bien, ce n’est pas totalement faux, mais sachez que la littérature scientifique prouve de plus en plus que l’incontinence urinaire n’est pas seulement liée à un problème de force des muscles du plancher pelvien, mais plutôt de timing, de fonction, de stratégies motrices en collaboration avec les autres muscles de la région abdomino-pelvienne. Dans certains cas même, les muscles sont hyperactifs et ont besoin de détente. C’est pour cela que les fameux exercices des muscles du plancher pelvien focussent sur le renforcement, le relâchement, la respiration, la posture et bien plus. Le but de la rééducation est donc de retrouver un plancher pelvien fonctionnel plus qu’un plancher pelvien fort!
Pour savoir comment rééduquer votre plancher pelvien, n’hésitez pas à vous référer à notre programme en ligne pour l’incontinence ou à rencontrer une physiothérapeute en rééducation périnéale.
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Mythe #4 : Les fuites urinaires sont normales après avoir eu des enfants
Les grossesses et les accouchements par voie basse sont des facteurs de risque pour le développement de l’incontinence urinaire, aucune surprise ici. Par contre, bien que ce soit fréquent, ça ne veut pas dire que la femme qui a accouché est vouée à avoir des fuites urinaires toute sa vie si elle éternue, si elle tousse ou si elle fait un entraînement de course à pied dépassant 30 minutes. Les fuites urinaires sont fréquentes dans le contexte périnatal, mais il est possible d’améliorer, voire de résoudre, ce problème.
En bref, l’incontinence urinaire est banalisée et normalisée, mais ce problème ne fait pas partie du vieillissement normal ou du sort réservé aux mamans qui ont des enfants. Prenez votre santé pelvienne en main, il y a de multiples solutions qui s’offrent à vous! Et vous savez quoi, il n’est jamais trop tard… Un autre mythe qui est aussi véhiculé!