
J’ai longtemps affirmé que Sauf que Sam est mort, le premier livre de Marianne Brisebois, était mon préféré. Et ça reste vrai, en partie.
Dans ce nouveau roman : Camille et Olivier se connaissent et s’aiment depuis l’enfance. Leur relation n’est pas simple, alternant entre périodes creuses et moments de sobriété d’Olivier. À 27 ans, Camille décide de s’investir complètement dans sa nouvelle relation amoureuse avec Étienne, un homme attentionné, fiable et présent. Pourtant, elle reste aussi accro à Olivier qu’il l’est avec la drogue…
J’ai lu Fragments d’Olivier presque d’un seul trait, plongée dans l’histoire sinueuse et torturée de Camille et Olivier, ressentant chacune de leurs retrouvailles et de leurs séparations. Parfois en espérant qu’ils puissent vivre ensemble et heureux et d’autres, en souhaitant qu’ils ne se revoient jamais. Pour leur bien.
En résumé
» T’es comme ma drogue, Olivier. Pour moi, pour moi au complet, mon corps, ma tête, mes sentiments, t’es juste la meilleure sensation qui existe. C’est comme quand je t’ai demandé de me décrire ce que la coke faisait. T’avais pas vraiment de mots, juste les yeux qui s’agrandissent, presque l’air amoureux. C’est comme ça que je me sens quand ma sœur me demande ce que je peux ben câlisser à te garder dans ma vie.
J’ai pas de mots, à part une mémoire trop parfaite pour me faire oublier ce que tu me fais ressentir. Pis je veux pas arrêter. En ce moment, je te considère comme ma consommation récréative, parce que ça ressemble à une histoire de sexe de temps en temps quand mon chum pis ta blonde sont pas là. On devrait pas, c’est malsain, toxique, mais on le fait pareil, parce que la modération, ça existe pas. Pas quand on est accro. Pas pour nous. On consomme en se faisant croire que c’est rien de grave. Mais chaque fois, c’est de pire en pire… »
Mon (humble) avis
Fragments d’Olivier est maintenant mon nouveau préféré de Marianne Brisebois. La relation établie entre Camille et Olivier est tangible et puissante, un peu à l’image de celle entre Sam et Alexandra (dans Sauf que Sam est mort). Un amour fort et que l’on sait voué à l’echec, au final.
J’ai terminé la lecture de ce roman en pleurs. Celui-ci ayant touché des sujets sensibles, entourant la peur de la maladie, la bienveillance, l’amour et le respect de soi. La scène finale est l’une des scènes la plus poignante que j’ai pu lire, pour tout ce qu’elle dégage.
L’auteure sait aborder des sujets percutants et délicats, sans imposer une vérité et sans jugement. La plume de Marianne Brisebois me laisse, bien souvent, sans mot. Bravo.