Nous sommes présentement dans une drôle d’ère. Je ne sais pas s’il n’y a que moi qui trouve cela; d’un côté, nous devons être des hyperperformants, dans toutes les sphères de notre vie. Une vie qui va vite, qui n’arrête jamais, qui ne reprend pas son souffle. Et d’un autre côté, nous avons des mouvements sociaux qui se dévoilent, comme le slow living, le hygge, le lagom, le minimalisme dans toutes ses formes. Nous devons donc être performants (d’excellents employés, de bons parents, de bons amis, de bons conjoints), mais savoir démontrer un mode de vie au ralenti et faire l’éloge du moment présent? En disant cela, je me rends compte que je suis en plein là-dedans également.
C’est donc sans surprise que j’ai immédiatement eu envie de plonger dans le tout premier livre de l’auteure Léa Stréliski, La vie n’est pas une course.
En résumé
« En gros, c’est juste moi qui lève ma main et pose la question: mais pourquoi tout le monde court? Qui a dit que la vie était une course? Y a deux trucs qui m’emmerdent dans une course: un, faut courir, et deux, faut que quelqu’un gagne. Dans les deux cas, ça me fait chier. Je m’adresse aux essoufflés. À ceux qui ont tout essayé. Aux éreintés qui poursuivent le bonheur sans l’atteindre. Ceci n’est pas une recette, mais un portrait des temps qui courent et qui font du bien quand ils s’arrêtent. Un appel à une autre manière de vivre. »
Mon avis
Dans cet essai, l’auteure ne propose pas de recette, de guide, de mode d’emploi ou de lifestyle en mode slow living comme on pourrait s’y attendre à la lecture du titre. Elle n’aborde pas non plus les grands enjeux de sociétés directement. Elle expose ses réflexions sur diverses situations de la vie, à la manière de textes humoristiques ou d’articles qui pourraient être publiés individuellement. Parfois en utilisant un ton sarcastique et ironique, d’autres fois d’un ton plus doux et senti. La vie n’est pas une course est un petit livre (à peine 115 pages) qui se lit très bien d’un seul coup (j’ai lu ce livre au complet en prenant un bain) ou qui se savoure chapitre par chapitre, à petites doses.
Si vous souhaitez lire un livre inspirant qui vous proposera trucs et astuces pour une vie plus douce, vous serez déçu(e)s. Cependant, ce livre dépeint une société essoufflée et nous porte à réfléchir en faisant remettre en question les objectifs de performance de notre société.
Petit plus : ce livre a été dirigé par Stéphane Dompierre, auteur dont j’apprécie beaucoup le style de rédaction et le type d’humour (très ironique). Je vous conseille personnellement son livre Fâché noir paru en 2013. Ce livre est en fait un recueil de chroniques où l’auteur se fâche contre tout et n’importe quoi. On y retrouve des chroniques telles que Fâché noir contre les 100 choses à faire avant de mourir, Fâché noir contre tes photos de vacances, Fâché noir contre les douchebags. Bien sûr, il faut aimer ce type d’humour plutôt ironique-frustré, mais si c’est le cas, c’est fou rire garanti!
La vie n’est pas une course, un livre à découvrir pour entamer ou poursuivre une réflexion sur la société moderne.
Bonne lecture et bonne année 2020!