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Avez-vous déjà compté combien de fois vous vérifiez vos courriels ou vos notifications dans une journée ? Une étude révèle que les professionnels passent en moyenne 28 % de leur temps de travail à gérer leurs courriels, soit plus de 13 heures par semaine. Cette connexion permanente, souvent perçue comme une nécessité, vous maintient dans un état d’hypervigilance constant et contribue à la fatigue mentale.
Alors, êtes-vous réellement plus efficace, ou simplement piégé dans un engrenage où la réactivité est confondue avec la productivité ?
Un monde hyperconnecté qui nous épuise
Culture de l’hyperactivité : Le monde du travail valorise l’hyperactivité : réunions, tâches multiples, courriels, heures supplémentaires. Dans de nombreuses entreprises, la réactivité est devenue un critère de performance. L’employé jugé efficace est souvent celui qui répond le plus rapidement… même si cela nuit au travail en profondeur.
Coût des interruptions : Chaque interruption (email, notification, sollicitation) nuit à la concentration et ralentit la productivité. Il faut en moyenne 23 minutes pour se recentrer après une interruption, alors que 6 secondes suffisent pour être détourné de la tâche principale.
Fatigue cognitive et baisse de performance : Le cerveau fonctionne mieux lorsqu’il se concentre sur une seule tâche à la fois. L’attention fragmentée entraîne une augmentation de la fatigue et du stress, une diminution de nos capacités de réflexion et une accumulation de frustrations face aux tâches inachevées.
Frontière floue entre travail et vie personnelle : Répondre en continu aux sollicitations ralentit l’accomplissement des tâches importantes et vous pousse à empiéter sur votre temps personnel. À long terme, cette surcharge cognitive peut mener à l’épuisement émotionnel et à la fatigue chronique.
Alors comment retrouver une productivité saine ?
Deep work : retrouver un travail productif et réduire la fatigue
Le Deep Work, concept développé par Cal Newport, repose sur une idée simple : consacrer du temps, sans interruption, à des tâches exigeantes. Contrairement au travail de surface (emails, réseaux sociaux, réunions), cette approche privilégie la qualité à la quantité.
Les bienfaits du Deep work :
- Réduction du stress : Se détacher du réflexe de répondre immédiatement aux notifications permet de réduire la pression et le stress continu. Vous reprenez le contrôle de votre rythme de travail en vous concentrant sur une tâche à la fois.
- Diminution de la charge mentale : En limitant le multitâche et en favorisant des périodes de concentration, vous gérez mieux votre énergie.
- Augmentation de la productivité réelle : En se concentrant pleinement, vous travaillez plus efficacement et vous atteignez plus rapidement vos objectifs.
- Amélioration de la satisfaction : Terminer une tâche importante procure un réel sentiment d’accomplissement, par des résultats concrets.
- Meilleure gestion du temps : Moins de dispersion de l’attention signifie plus de clarté dans vos priorités et une meilleure gestion des délais professionnels.
Comment appliquer le deep work au quotidien ?
- Organiser ton horaire en périodes de travail
Prévoyez des moments fixes pour vos courriels et réunions au lieu de les éparpiller toute la journée. Par exemple, deux plages fixes (matin et fin d’après-midi) pour traiter les courriels.
- Éliminer les distractions
Observez ce qui vous distrait le plus : notifications, courriels, onglets ouverts, téléphone à proximité… Désactivez les notifications(courriels, Slack, Teams…), fermez les onglets inutiles, mettez votre téléphone en mode avion et utilisez des écouteurs pour couper le bruit. Ceci peut être aussi simple que d’aviser votre employeur que vous fermez votre courriel pour la prochaine heure pour vous consacrer à une tâche importante.
- Accepter de ne pas être disponible immédiatement
Définissez des attentes claires avec vos collègues sur les délais de réponse. Favorisez des plages horaires spécifiques pour les discussions en direct afin d’éviter les aller-retours de courriel continuels.
- Pratiquer la productivité lente
Faites moins, mais mieux. Plutôt que de rédiger un rapport entre deux réunions, bloquez un moment exclusif pour cette tâche et avancez de manière concentrée.
- Structurer sa journée
Après 90 minutes de concentration, prenez une pause de 10 à 15 minutes sans écran pour recharger vos batteries.
- Utiliser un minuteur
Donnez-vous des objectifs précis à court terme (ex. rédiger une page, traiter trois courriels…) et fixez-vous un temps clair pour demeurer engagé et concentré.
- Fixer des limites claires entre travail et vie personnelle :
Déterminez une heure précise à laquelle vous cessez toute activité professionnelle (plus de courriels, plus de notifications).
- Faire le bilan de sa journée :
En fin de journée, prenez cinq minutes pour noter ce que vous avez accompli et fixer deux ou trois priorités pour le lendemain.
L’idée que la productivité repose sur l’hyperactivité est une illusion. En réalité, c’est l’excès d’activité qui nuit à la performance et au bien-être. Pratiquer le Deep Work, c’est opter pour une méthode plus structurée afin d’optimiser votre temps, réduire la fatigue mentale et retrouver une satisfaction réelle dans votre travail.
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