C’est facile et même noble de voir ses faiblesses et de tenter de les améliorer. Je vous avoue que j’ai le même combat. Je vois quelque chose qui est moins fort chez moi et je me dis que je dois m’améliorer, que c’est important de se développer. Toutefois, comme professionnelle dans le milieu du travail, je ne peux que constater que de mettre l’accent sur ses forces dans son travail est beaucoup plus bénéfique pour la santé psychologique. Autant sur le terrain que dans les études, il en ressort que choisir un métier qui met en valeur ses forces nous rapproche du bonheur professionnel.
Alors quelle place laisse-t-on à nos faiblesses? Qu’est-ce qu’une force et comment les mettre de l’avant? C’est ce que j’aborderai avec vous dans cet article : la connaissance de ses forces comme angle pour favoriser son épanouissement au travail.
Qu’est-ce qu’une force?
Une force est, par définition, une capacité naturelle d’une personne à agir de façon à atteindre les buts qu’elle s’est fixés. Il s’agit donc d’une caractéristique qui permet à un individu de se définir et qui lui donne de l’énergie. Cette dernière affirmation est un point d’observation très efficace ; en analysant en fin de journée les moments ou les tâches qui nous ont donné de l’énergie, nous pouvons en ressortir des compétences et aptitudes que nous maîtrisons davantage. Si c’est difficile pour le moment de nommer clairement quelles sont vos forces de cette façon, demandez-vous lorsque vous constatez que vous avez passez une belle journée et satisfaisante et posez un regard rétrospectif : de quoi était composée cette journée?
Par exemple : est-ce que vous étiez sur excel? ; Avez-vous communiqué de l’information à des clients ou à des collègues? ; Avez-vous travaillé en collaboration? ; Avez-vous mis de l’avant votre créativité? ; La tâche était-elle de nature intellectuelle?
Rappelons-nous que, comme employé.e, nous sommes une ressource au service d’une mission d’entreprise. En souhaitant ne pas être considéré.e comme des numéros, au contraire, nous apportons des éléments de nous au service de la société par le travail. Et une ressource apporte ce qu’elle a de mieux sur la table, c’est-à-dire ses qualités, ses forces et son savoir pour le bénéfice d’elle-même et des autres.
Amélioration de la santé psychologique
Comme mentionné un peu plus haut, à l’inverse de la philosophie de travailler sur ses faiblesses, miser sur ses forces permet un meilleur bien-être psychologique.
Cela rejoint d’ailleurs un des 3 besoins psychologiques fondamentaux au travail, soit le besoin de se sentir compétent.
Indices que ce besoin psychologique est frustré :
- vous êtes déçu.e à maintes reprises par vos propres capacités ;
- vous craignez l’échec, de vous tromper ;
- vous doutez de pouvoir atteindre les objectifs que vous vous fixez ;
- vous pensez que vous ne pouvez pas faire quelque chose correctement.
Et, à l’inverse, indices que ce besoin psychologique est satisfait :
- vous vous sentez compétent.e pour accomplir une tâche ;
- vous avez des occasions d’améliorer vos aptitudes ;
- vous pensez être en mesure d’atteindre les objectifs souhaités.
Ainsi, sentir que nous sommes dans nos forces une grande majorité du temps ou que nous avons le potentiel et le chemin pour y arriver favorise la satisfaction de son besoin de compétence.
Comment reconnaître ses forces?
N’oublions pas qu’une force auprès d’un employeur peut être une faiblesse auprès d’un autre. En effet, parfois, dans un milieu donné nous pouvons nous faire reprocher d’être trop minutieux, alors qu’il s’agit plutôt d’une force qui profiterait beaucoup à un autre employeur.
Voici une liste non exhaustive de forces pour te permettre de faire ressortir les tiennes :
- optimisateur
- aidant
- communicateur
- conceptuel
- créatif
- visionnaire
- agile
- résilient
- fonceur
Quel est ton top 3 parmi cette liste?
Oublions-nous nos faiblesses?
Dans une situation d’emploi, il importe de répondre au minimum à la responsabilité demandée. Si des compétences pourraient vous permettre d’avancer et qu’elles ne sont pas maîtrisées, il peut être judicieux de faire un plan de développement pour les développer. Miser sur les forces n’est donc pas de mettre de côté la réalité et les exigences de son poste.
Il ne s’agit pas non plus de ne pas mettre d’énergie sur ses faiblesses, mais bien de choisir les zones à travailler et les besoins de développement qui font du sens pour nous ou qui nous permettent d’atteindre ce que l’on souhaite, nos aspirations. Ça devient donc au service de et non il faut que.
Améliorons nos faiblesses jusqu’à un seuil minimal sans chercher indûment à en faire une qualité. Ne cherchons pas à nous dénaturer non plus.
Gérer sa carrière en fonction de ses forces et faiblesses
En gestion de carrière, on accompagne justement les individus à atteindre des nouvelles compétences ou des compétences moins maîtrisées. En apprenant à se connaître et en comprenant où agir, on s’améliore.
En résumé, si vous avez envie de travailler une faiblesse parce qu’elle vous permet d’être encore plus en adéquation avec les exigences du poste, de vous rapprocher de quelque chose d’essentiel ou d’une valeur importante pour vous ou encore pour alimenter votre sentiment de compétence, je vous encourage à prendre cette direction.
Pour débuter l’exercice, l’invitation est la suivante : dressez votre propre bilan de compétences, de façon personnelle, sans votre gestionnaire, afin d’identifier vos forces – c’est d’ailleurs efficace pour alimenter la confiance! – puis, ensuite, identifiez vos besoins de développement, ceux qui vous motivent pour votre propre épanouissement professionnel et ceux qui seraient gagnants pour votre positionnement dans l’organisation. Puis, planifiez des stratégies de développement par étapes, une à la fois.
À noter que ceci aura davantage un rôle de développement, et non de correction. Le sens y sera pour soi, ainsi que la motivation et l’engagement au travail.
Trouvons notre couleur
Finalement, ce que l’on souhaite tous est de trouver sa couleur, de se sentir utile dans notre milieu professionnel. On souhaite se lever à plusieurs de nos dix mille matins avec la conviction qu’on peut jouer un rôle qui a de l’importance pour soi.
Et c’est un fait : les employé.es qui utilisent leurs forces sont moins stressé.es et plus susceptibles d’être épanoui.es que ceux.lles qui se martèlent à travailler leurs faiblesses.
Source:
Van den Brock, A. et al. (2022). Libérer la motivation. Avec la théorie de l’autodétermination. EDITO, 281p.