Le féminin sera utilisé pour simplifier la lecture.
Ah, janvier!
Ce mois où on se sent presque obligée de faire le ménage complet dans sa vie. De tout restructurer, d’écrire des résolutions bien nettes dans notre beau cahier (probablement neuf ledit cahier).
Manger mieux
Bouger plus
Mieux gérer son temps
New year new me, qu’on dit?
À première vue, ces résolutions sont pleines de bonnes intentions. On s’y remet chaque année. On pose des résolutions. On y croit fort. Et souvent, on se rend compte que ce n’est pas vraiment aligné avec ce dont on a besoin. On les adopte comme des réflexes, comme si elles étaient LA solution pour être enfin assez.
Des résolutions oppressives à la bienveillance, vraiment?
Pendant des années, les résolutions étaient facilement reconnaissables: perdre 30 livres, ne plus toucher au sucre, aller au gym tous les jours… On a fini par reconnaître que ces objectifs oppressifs ne menaient nulle part, sinon à un sentiment d’échec et de culpabilité.
Mais au lieu de disparaître, ces résolutions se sont transformées. Elles ne parlent plus de régimes stricts ou d’entraînements rigides. Elles se cachent désormais sous des termes plus bienveillants: croissance personnelle, alignement, plein potentiel. Et surtout, cette fameuse quête de la meilleure version de soi-même.
Si on regarde de près ces nouvelles intentions, elles reposent souvent sur la même logique du
pas assez.
«Celle que je suis aujourd’hui, n’est pas suffisante».
La quête sans fin de la meilleure version de soi
On ne va pas se mentir: vouloir s’améliorer, c’est naturel. Apprendre, explorer, évoluer – tout ça peut enrichir notre vie. Mais cette quête de meilleure version de soi n’a pas de fin. C’est une ligne d’arrivée qui recule constamment.
Un jour, vous atteignez un objectif. Mais dès le lendemain, un autre apparaît: il faut encore ajuster, optimiser, changer. Et dans cette quête, où est la limite? Cette fameuse ligne où vous pourrez vous dire « Là, ça me suffit. Je suis juste bien.» Et c’est bien là le piège: en cherchant toujours à être meilleure, on en oublie d’apprécier qui on est déjà.
Quand la pression se déguise en inspiration
Le plus sournois dans cette quête, c’est qu’elle se cache sous le couvert du bien-être. On vous propose de vous aligner, de trouver votre plein potentiel, de vous élever. Mais souvent, cette recherche constante finit par ressembler… à une autre injonction déguisée.
On la retrouve partout :
● Dans les défis qui promettent de tout transformer en 30 jours.
● Dans les retraites bien-être qui promettent illumination et guérison en un week-end
● Dans les livres qui promettent de changer votre mindset en trois étapes simples
● Dans les routines matinales idéales, où se lever à 5 h devient le secret du succès
Et si ces discours motivent sur le moment, ils laissent parfois un arrière-goût amer. Celui de ne
jamais être à la hauteur de cet idéal qu’on nous vend.
Et si cette année, on faisait autrement?
En ce début de 2025, si on se donnait le droit d’explorer une autre approche. Une approche qui met l’accent sur ce qui nous fait du bien maintenant, pas sur ce qu’on devrait être ou devenir.
Voici quelques idées pour réinventer vos résolutions :
- Faites un inventaire de ce qui est déjà beau chez vous. Au lieu de penser à ce que vous voulez changer, réfléchissez à ce que vous voulez préserver. Ce qui, dans votre vie actuelle, mérite d’être célébré et nourri. Pourquoi ne pas en faire une liste dans ce beau cahier, celui qui d’habitude sert à noter tout ce qui ne va pas?
- Posez-vous des questions honnêtes. Pourquoi cette résolution? Est-ce que c’est vraiment pour vous, ou parce que ça semble joli sur papier (ou sur Instagram)? Est-ce qu’elle vous nourrit vraiment ou vous laisse avec un sentiment d’insuffisance?
- Privilégiez des intentions plutôt que des injonctions. Par exemple: remplacez «Je vais devenir la meilleure version de moi-même » par «Je veux explorer des façons d’être plus en phase avec ce que je ressens ».
- Laissez de l’espace à l’imprévu, à la surprise. La vie n’est pas une liste d’objectifs à cocher. Acceptez que vos besoins changent, et que vos aspirations évoluent avec le temps. Ça ne fait pas de vous quelqu’un qui ne sait pas ce qu’elle veut. Juste une personne qui explore.
Alors, doit-on vraiment faire de 2025 l’année où l’on devient la version 2.0 de soi? Peut-être pas. Peut-être que le véritable défi cette année, c’est de devenir plus à l’écoute de soi-même, sans chercher à se transformer.
Nos souhaits pour cette nouvelle année qui débute pourraient se résumer à cette phrase issue de notre site WEB. Pourquoi ne pas l’utiliser comme une sorte d’affirmation à se répéter?
«T’as pas besoin de devenir la meilleure version de toi-même, celle-ci est amplement suffisante. Tu n’es pas un projet d’amélioration continue. Tu as de la valeur maintenant. Pas si. Pas quand. Maintenant. Relis-ça. Parce que tu n’as pas besoin de performer ta vie, d’être toujours meilleur.e. Y’a personne qui va te donner un 100 % ou une médaille à la fin.»