Dans votre vie comme en affaires, vous arrive t’il parfois, sans en saisir rationnellement le pourquoi, d’avoir la conviction, de ressentir profondément qu’il est juste ou non d’aller de l’avant avec un projet, une décision, une relation?
Comme une petite voix qui vous souffle la réponse même si tout le rationnel en vous, votre tête, dit le contraire?
Cette petite voix, ce ressenti, ce signe intangible, invisible, c’est ce qu’on appelle communément : l’intuition.
Pour ma part, j’ai toujours été une personne très intuitive mais j’ai longtemps interprété celle-ci comme de la « trop grande sensibilité ». Donc clairement, dans mon état d’esprit de l’époque, comme un élément à éviter à tout prix.
Je percevais donc souvent ces élans intuitifs, ressentant pertinemment au fond de moi ce qu’il était cohérent de faire mais 50% du temps, je ne les suivais pas. À moins que les signaux de mon corps soient très forts et que ce soit clair comme de l’eau de roche, mon intelligence rationnelle prenait le dessus sur tout au lieu de s’allier avec cette puissance intelligence du cœur, que nous avons tous en nous. J’analysais, encore et encore avec parfois ce sentiment qu’il manquait une pièce à mon puzzle.
Ce n’est qu’en devenant entrepreneure à temps plein que j’ai réellement saisi que mon intuition était une force inestimable pour bâtir, porter des actions et cultiver mon entreprise en cohérence avec qui je suis.
Aujourd’hui, mon intuition est donc une clé précieuse pour guider mes actions, ressentir ce qui est juste pour moi et je l’avoue, elle guide grand nombre de mes décisions d’affaires et de vie, petites comme grandes.
Mais qu’est-ce que c’est réellement l’intuition et à quoi ça peut nous servir dans nos décisions d’affaires comme dans nos vies?
L’intuition, selon le dictionnaire le Robert, est une forme de connaissance immédiate qui ne recourt pas au raisonnement. Un sentiment, une conviction de ce qu’on ne peut vérifier, de ce qui n’existe pas encore.
Dans mes mots à moi, l’intuition, c’est cette intelligence du cœur, du corps qui nous amène à envisager une perspective différente sous l’angle du ressenti. Avant même que notre tête n’ait le temps de créer un lien, notre corps ressent quelque chose. Et ce quelque chose là, c’est ce que goûte notre intuition.
Parce que tout ne se mesure pas, tout ne s’analyse pas. Notre intuition, elle, le sent déjà, le juste chemin à emprunter.
Elle fait partie de la catégorie du subtil, de l’intangible, mais son utilité, dans nos entreprises, n’en est pas moins importante.
Mais alors, comment lui laisser une place?
À mon sens, on ne peut pas « développer » son intuition parce qu’on l’a tous en nous. Alors, il est plutôt question de savoir comment lui laisser un espace, lui faire confiance et oser l’assumer.
Selon ma perspective, cela prend 3 premiers éléments clés.
Apprendre à se connaître
J’ai cette conviction profonde qu’apprendre à se connaitre, revenir dans notre intériorité, dans nos valeurs, nos besoins, nos aspirations, nos rêves, nos forces, nous amène déjà sur le chemin de notre intuition.
Parce que ça nous apprend un élément important : qui l’on est, sincèrement, profondément, au-delà de ce que l’on attend de nous. Pour moi, c’est arrivé avec la maternité, ce long processus d’introspection, cette quête de mon « moi authentique ». Ça a ouvert tellement de portes insoupçonnées ensuite, dont, notamment, la création de So & Co.
Apprendre à se connaître, à se voir tel qu’on est, sous tous nos angles, ça nous transporte dans une forme de liberté intérieure, de responsabilité aussi face à nos choix, d’accueil de nos ressentis.
Observer comment notre intuition s’invite à nous
Il est complexe de laisser la place à quelque chose qu’on ne parvient pas encore à percevoir.
« Je sens que c’est juste ». C’est le message que me passe mon corps quand je ressens des papillons dans le ventre ou encore, une chaleur significative au niveau de mon cœur.
« Il y a quelque chose qui cloche ». Ça, ça s’exprime par mon corps qui se tend soudainement, mon cœur qui se resserre, une sensation désagréable au niveau de ma gorge.
Et puis, il y a aussi parfois cette sensation qu’on me souffle à l’oreille « N’y vas pas ». Mais ça, j’en conviens, ça peut paraître un peu ésotérique bien que ça ne le soit pas vraiment.
Prenez donc le temps de vous arrêter, de prendre un pas de recul et d’observer, face à une personne, un projet, une proposition, une situation, comment votre corps réagit, comment vous vous sentez, qu’est-ce que vous sentez. Apprenez à écouter votre corps, à cultiver la présence et le calme.
Pour moi, cet apprivoisement-là, il est passé par la méditation. En prenant de nouveau le temps de respirer consciemment, en cultivant ma présence à moi-même, j’ai appris à percevoir avec plus d’aisance ce qu’il se passait dans mon corps, à l’observer, sans jugement, sans même chercher à y poser une signification. J’ai aussi appris à faire la distinction entre la voix de mon mental, ces pensées incessantes et bruyantes, mon égo et la voix de mon cœur, cette voix plus calme, qui sonne plus juste.
Apprendre à lui faire confiance et oser l’expérimenter
Je crois qu’à ce stade-ci, deux éléments sont importants.
Le premier, c’est la confiance. Cette confiance qui se cultive en soi face à soi mais aussi, cette confiance en la vie. Car à première vue, les messages de notre intuition ne sembleront pas nécessairement cohérents.
Ensuite, il y a ce courage que ça va prendre pour expérimenter. Osez, dans des moments simples du quotidien, suivre ce que votre corps, votre intuition vous souffle. Ça peut être en prenant un chemin différent selon vos ressentis, en choisissant vos aliments, en acceptant une invitation ou non.
Expérimenter permet de cultiver cette confiance en vous, en vos ressentis, en votre intuition. Et petit à petit, continuer d’ouvrir un peu plus grand la porte de votre intuition.
Quand l’intuition et la logique s’allient pour co-créer
Mais l’intuition ne fait pas tout.
Bien longtemps, nous avons réduit l’intelligence et les « bonnes » décisions à l’intelligence rationnelle. Donc attention, loin de moi l’idée, au travers cet article, de diaboliser l’intelligence rationnelle.
De nos jours, nous pouvons, au contraire, être poussés dans cet élan de n’utiliser que l’intuition, en diabolisant le rationnel et la structure, la logique qu’il peut apporter.
Mais ces 2 intelligences sont-elles, à elles seules, suffisantes pour évaluer nos projets avec une entière perspective? Je ne crois pas.
L’intuition nous donne le signe qui indique où il est juste pour nous, d’aller, à cet instant. Elle est là pour nous guider vers la prochaine étape de notre chemin. C’est le « où » ou « avec qui ».
L’intelligence rationnelle, notre tête, pour y aller simplement, est là pour nous permettre d’agir, de mettre en forme, de planifier, de simplifier. C’est le « comment ».
L’intuition nous invite alors à formuler une intention mais c’est notre tête, ensuite, qui nous permettra d’initier les actions qui porteront cette intention. Elle est une précieuse alliée et nous en avons besoin pour mettre en action nos projets.
Autant, quand le corps et l’esprit vibrent à l’unisson, cela crée du beau en nous, pour nous et autour de nous ; autant notre intuition et notre intelligence rationnelle, ralliées ensemble, sont créateurs d’étincelles pour mettre en action des entreprises et des projets de sens.