
La prise de décision fait partie intégrante de nos vies. Quel choix de santé faire ? Est-ce que je veux un autre enfant ? Quelle vie professionnelle je désire avoir ? Il s’agit donc d’une habileté importante à développer, mais aussi fastidieuse et qui entraîne différentes peurs comme celle de se tromper, de décevoir les autres, de l’échec et des répercussions.
Nous finissons donc bien souvent par procrastiner, et ce, jusqu’à ce que nous n’ayons plus le choix, que finalement quelqu’un prenne la fameuse décision à notre place ou encore que quelque chose d’externe force la prise de décision. C’est totalement humain.
N’avons-nous pas d’ailleurs déjà tous vécu le soulagement d’une décision enfin prise ? Or, encore faut-il être capable de la prendre cette fameuse décision pour enfin ressentir ce soulagement !
Que fait-on donc lorsque la technique des pours et des contres ne fonctionne pas, qu’on sent qu’on tergiverse encore ? La décision s’avère le pont entre le désir et l’acte. De l’aspiration profonde qu’est le désir à la recherche de la solution jusqu’à l’action, tout un processus s’opère.
Nous allons observer les défis de la prise de décision dans cet article en précisant quelques pistes pour les surmonter.
Les défis de la prise de décision
Voici 2 principes de prise de décision plutôt existentiels :
Décider signifie aussi renoncer. Lorsque nous prenons une décision, nous devons abandonner des options, et parfois, définitivement. Ce processus peut engendrer de l’anxiété, car il nous confronte à la réalité que nos possibilités sont limitées. Allo le FOMO (peur de manquer quelque chose).
C’est en quelque sorte réconfortant de s’imaginer avoir beaucoup de possibilités.
La prise de décision met donc à l’épreuve notre capacité à renoncer. Et l’indécision nous donne l’illusion, et je dis bien l’illusion, que toutes les voies qu’on imagine dans notre tête peuvent fusionner.
La prise de décision devient donc un carrefour dans notre vie, et elle nous met à l’épreuve sur notre capacité à faire des choix et à renoncer à d’autres possibilités.
Il faut s’y entraîner !
Prendre une décision est un acte solitaire. Cela demande l’entière responsabilité de soi-même, sans blâmer les autres ou la société.
En comprenant que nous sommes seuls, nous arrêtons d’attendre après un signe, le monde extérieur ou une tierce personne pour prendre la décision à notre place.
L’évitement
En raison de l’angoisse et de l’engagement que requiert la prise de décision, plusieurs stratégies d’évitement sont utilisées :
- remettre à plus tard et faire diversion avec d’autres tâches et projets
- dévaloriser l’option non choisie
- remettre la décision à quelqu’un d’autre
- déléguer la décision à quelque chose (méthode du 25 cents)
Cependant, les décisions que nous évitons de prendre peuvent s’avérer coûteuses. Elles peuvent générer de la douleur émotionnelle, affecter nos relations, nous faire gaspiller du temps, de l’argent et de l’énergie.
Ne pas choisir peut donc entraîner des conséquences néfastes à long terme.
Comment se sortir d’une indécision?
Affronter tes émotions désagréables
Plusieurs émotions désagréables sont en jeu quand on se surprend à figer ou à éviter une décision. Par exemple, est-ce que tu vis de la culpabilité ? Parfois, on craint de décevoir les autres, de blesser quelqu’un ou de se sentir égoïste.
- Premier pas pour sortir de cette indécision : te questionner sur ses désirs et besoins personnels.
Te doter des outils et stratégies de prises de décision
Il se peut aussi que tu n’aies pas tous les outils nécessaires. Est-ce que tu manques d’information sur toi ? Sais-tu réellement les principes de prise de décision ou les critères dont tu souhaites tenir compte ?
- Premier pas pour sortir de cette indécision : fais ton enquête pour en connaître plus sur toi. Quels critères pèsent plus que les autres.
Apprendre à accepter et à renoncer
La décision engendre la renonciation et la perte d’autres options. Est-ce que ta difficulté à renoncer est en jeu ?
- Premier pas pour sortir de l’indécision : travailler ton deuil
Dernier principe de prise de décision : Comprendre que le désir est un moteur à l’action et à la prise de décision.
Les désirs sont le moteur de nos décisions.
Comme le souligne Rollo May dans son livre Love and will, la volonté de faire quelque chose découle d’un désir préalable. Nos actions sont précédées d’un désir, d’une aspiration, d’un futur souhaité.
Le désir est la capacité de descendre profondément en soi et de se préoccuper d’une aspiration à modifier l’avenir comme le dit May. C’est seulement après avoir ressenti ce désir que nous pouvons enclencher le processus de décision.
Ainsi, toutes les peurs évoquées plus tôt peuvent bloquer les désirs.
L’incapacité à désirer peut être liée, entre autres, à l’incapacité à ressentir. Développer sa capacité à ressentir ouvre la porte à un désir plus profond, favorise de meilleures relations interpersonnelles et crée un environnement propice à la prise de décision.
La prise de décision est une compétence clé pour naviguer dans la vie. Chaque choix que nous faisons façonne notre avenir.
Enfin, la prise de décision est un processus continu et évolutif. Nos désirs, nos valeurs, et nos circonstances changent avec le temps. Ce qui était une décision éclairée à un moment donné peut devenir obsolète dans un contexte différent.
Il devient donc essentiel de rester flexible et ouvert aux ajustements au fil du temps. Et surtout, de s’y entraîner.