La vie comme parent, on ne sait pas ce que c’est avant de le vivre soi-même. Être parent, c’est entre-autre, lâcher prise sur un horaire structuré et espérer que des heures s’ajoutent à ses journées. Devenir parent, c’est parfois mettre de côté des petits plaisirs quotidiens, sans nécessairement s’en rendre compte. Devenir parent, c’est souvent se mettre de côté pour s’occuper de l’autre, et c’est humainement normal.
N’oublions pas que nous sommes tous des êtres vivants qui avons besoin de s’épanouir, de prendre du temps pour soi. On parle souvent d’équilibre, mais je préfère parler de priorités. Réfléchir à ce que nous aimons vraiment faire, réfléchir à une vie, oui bien remplie mais remplie de moments pour soi, une vie qui nous ressemble. Je pense que créer, prioriser, planifier et saisir des «fenêtres d’opportunités» peut être une belle piste de solutions pour cesser de rêver sa vie mais plutôt la vivre pleinement.
Ce qui m’a mené à vouloir créer des fenêtres d’opportunités
Maman depuis 11 ans et côtoyant des futures et nouvelles mamans depuis presque aussi longtemps par mon travail, je remarque qu’il est commun chez elles de faire disparaître, non volontairement et consciemment, la bulle loisirs de leur vie.
J’entends plusieurs femmes rapporter que cette tendance à mettre de côté ces minutes pour soi est moins courante chez le papa, ce qui peut aussi faire ressortir un sentiment d’injustice. Mais qu’en est-il? Devrions-nous nous inspirer de cette tendance à maintenir du temps pour soi? Il est certain qu’une grossesse impacte d’avantage la femme que l’homme. Dès le test positif et peut-être même avant, la femme vit plusieurs changements dans son corps et doit faire des adaptations dans son style de vie, alors que ce n’est pas le cas du père.
Lors de ma période post natale, j’ai aussi ressenti que plusieurs responsabilités face à ma petite reposaient sur mes épaules. Avec l’allaitement, mais aussi avec la relation fusionnelle que j’avais avec ma fille, il était venu naturel que mon chum ait plus d’activités sociales que moi. Je mettais mes loisirs de côté, et ce, sans m’en rendre compte. Je ressentais une injustice, sans être capable de la nommer à ce moment.
La plus grande frustration était celle de ne pas avoir l’occasion de faire du sport, mon loisir préféré. Pour certaines personnes, les loisirs peuvent être d’aller au théâtre, d’aller au restaurant entre amis, au spa, ou aller prendre une marche. Peu importe le loisir, tout le monde a besoin de moments pour soi. Alors quoi faire, autrement que de blâmer l’autre, ce qui ne solutionnera certainement pas grand chose?
Créer des fenêtres d’opportunité
Quand ma cocotte a eu environ 9 mois, j’ai eu une belle et longue discussion avec mon chum qui m’a alors parlé des fenêtres d’opportunités. À ce moment, j’avais l’impression que lui, les saisissait toutes, sans m’en laisser. Je n’avais même pas le temps de réagir qu’il était parti jouer au hockey ou courir avec un ami. Comment y remédier?
La communication! Nous avons eu de bonnes discussions sur l’importance de saisir les fenêtres d’opportunités qui s’offraient à nous. Cependant, saisir ces moments impliqueraient certains points :
- Nous devions réfléchir ensemble aux loisirs auxquels nous tenons mordicus et à la vie que nous voulions avoir.
- Je ne pouvais pas attendre le moment parfait pour me mettre en action. Je devais saisir tous les moments possibles, toutes les fenêtres d’opportunités!
- Je devais lui faire confiance lorsque je prenais du temps pour moi : pas question que je prenne une heure à organiser bébé et lui faire la liste de ses besoins pour 20 minutes de jogging!
- Accepter que mon enfant survivra (et sera très bien) sans moi pendant ces moments.
Et maintenant?
Trois enfants plus tard, chaque lundi et vendredi, nous prenons le temps de jaser des activités que nous aimerions faire et quand nous aimerions prendre du temps chacun pour soi, ensemble ou en famille. Lorsque nous nous entraînons pour un événement sportif qui demande une plus grande préparation, nous nous assurons de trouver des moments qui ne bouleversent pas toutes les activités familiales. Par exemple, je cours de mon côté les matins de semaine très tôt, même chose pour mes longues sorties de fin de semaine et de son côté, mon conjoint cours pour aller au travail. Aussi, nous acceptons que parfois je fasse une activité seule avec les filles, ou même chose pour lui, afin de laisser du temps pour soi à l’autre. Bref, nous naviguons tout en nous assurant que chaque membre de la famille soit bien.
Ce qui est merveilleux avec cette façon de faire est qu’on doit se responsabiliser sur notre propre vie. On doit se poser la question sur ce qui nous ferait du bien et ce qui est important pour nous. On doit prioriser et être créatif afin de tenter de jumeler ses loisirs à des activités sociales ou même à des sorties de couples ou familiales. Ensuite, on met en place un plan de match et il ne reste qu’à le respecter et à en profiter.
Comme j’aime bien le dire, des moments parfaits il n’y en aura très rarement, alors vaut mieux provoquer ces moments et vivre la vie que l’on souhaite avoir!