
J’ai compris assez jeune le pouvoir de la publicité. Je me souviens encore des magazines de beauté que je lisais passionnément sur mon lit lorsque j’étais préadolescente. Bien sûr, je choisissais ceux qui avaient un cadeau offert en boni et qui contenaient des échantillons de parfum à gratter.
C’était un peu avant l’arrivée des blogues et des réseaux sociaux. Déjà, je naviguais dans l’univers du rêve, de l’influence et du pouvoir de l’argent. J’attendais impatiemment le jour où j’allais gagner mes propres sous pour acheter de belles choses comme dans les magazines. Cependant, j’étais loin de me douter que quelques années plus tard, l’avènement des réseaux sociaux allait propulser ces envies à un autre niveau, qui aura été plus que destructeur pour mes finances personnelles.
L’impact d’un fil d’actualité
Il suffit d’ouvrir l’un ou l’autre de ses réseaux sociaux pour découvrir une nouvelle tendance ou un produit que le monde s’arrache. Une semaine, ce sont les bottes-pantoufles australiennes, et la semaine suivante, les sabots orthopédiques allemands.
Pendant qu’on défile ses actualités, on peut voir des dizaines de personnes à travers la planète qui partagent un message : « regarde mes nouveaux vêtements », « c’est LA nouvelle chanson que tu dois écouter », ou encore « si tu as telle voiture, tu gagnes bien ta vie ». Bien que ce soit fait de façon subconsciente, notre esprit regarde, analyse et enregistre ces informations. Qu’on le veuille ou non, ces propos façonnent nos décisions tout au long de notre vie.
Les influences positives et négatives
Malgré mon parcours, il m’arrive encore régulièrement d’être influencée par ce que je vois sur les réseaux sociaux. Par exemple, le mois dernier, j’ai acheté un rouge à lèvres parce qu’une fille en a vanté la beauté sur sa plateforme. Je me suis laissée porter par cette envie d’acheter quelque chose de nouveau, pour me faire plaisir et suivre la tendance du moment. Suis-je tombée dans le panneau du marketing et de ses influences? Absolument. Est-ce que je le regrette? Pas du tout!
Par contre, je crois que cela devient problématique lorsqu’on n’est plus capable d’analyser ses propres besoins et envies. Ou alors, lorsque la surconsommation devient une échappatoire à des sentiments enfouis et à l’ennui. Je suis passée par là, ce qui a mené à un endettement important dès mes 20 ans. J’achetais des choses sans me poser de questions, simplement pour être « comme tout le monde ». Aujourd’hui, j’ai conscience de ce phénomène et j’y prête une attention particulière pour consommer de façon réfléchie.
On parle souvent des réseaux en mal, parce qu’ils mettent de l’avant des valeurs plutôt superficielles ou montrent des idéaux de beauté inatteignables pour la plupart d’entre nous. Ces messages promus sur les réseaux sociaux peuvent devenir une source de comparaison et de stress pour plusieurs. On a peur de ne pas être assez. Les entreprises misent beaucoup sur nos insécurités pour créer des messages publicitaires qui nous feront dépenser. Elles ne sont pas toutes comme ça, mais il est important de garder l’œil ouvert…
Heureusement, des milliers de personnes partagent des contenus positifs qui peuvent changer notre vie pour le mieux sans nous pousser à surconsommer. Je pense à tous les comptes qui donnent de l’information quant aux enjeux de la société, le bien-être, l’environnement, la nutrition, une vie active, la confiance en soi… Je crois qu’il peut être intéressant de passer en revue sa liste d’abonnements pour mieux comprendre le message véhiculé par un compte et déterminer si ce dernier convient toujours à nos besoins.
Faire la part des choses et bien gérer les influences
Aujourd’hui, je prône une approche où il faut se faire plaisir, mais sans tomber dans l’excès. J’aime me tenir au courant des tendances et des nouveautés, mais je ne ressens plus le besoin de tout acheter. Avec le temps, j’ai appris à me détacher des messages publicitaires et à faire la part des choses lorsque je regarde les réseaux sociaux.
Voici quelques astuces que j’ai appliquées dans mon quotidien pour mieux contrôler ces influences sur mes habitudes de consommation :
- Je me suis désabonnée des comptes qui prônent la surconsommation. Ces derniers n’apportaient pas une valeur ajoutée à mon quotidien. Également, si une personne me fait sentir mal dans ma peau ou tient des propos culpabilisants, je me désabonne.
- Lorsqu’un influenceur ou une influenceuse parle d’un produit ou d’un service qu’il ou elle aime et qui m’intéresse, je fais mes propres recherches. S’il m’intéresse toujours, j’attends une semaine, voire un mois, avant de me le procurer. Également, je tiens une liste de mes envies et je les planifie dans mon budget.
- Je ne cède pas à la pression. Lorsqu’il y a des promotions de très courte durée, c’est simple, je n’achète pas. J’ai remarqué que la plupart du temps, je regrette un tel achat.
- Je m’abonne à des comptes inspirants. Je préfère remplir mon fil d’actualité de contenus positifs et qui changeront ma vie pour le mieux. Souvent, ce sont des comptes de recettes, d’astuces à la maison, de mode de vie campagnard, de vie simple, etc.
- Je passe moins de temps sur les réseaux. Il peut être facile de visionner des contenus pendant une heure sans voir le temps passer. Pour réduire le nombre de publicités que je vois dans une journée, je m’assure de diversifier mes passe-temps pour passer moins de temps derrière l’écran.
Je me pose les bonnes questions. Pourquoi ai-je envie d’acheter cela? Ai-je quelque chose à la maison qui a la même utilité? Ai-je les moyens de me le procurer? Un réflexe qui ne prend que quelques secondes au magasin, mais qui est très efficace pour limiter la surconsommation.
Ne pas se laisser posséder par ses objets
Finalement, j’ai découvert qu’il est nécessaire de trouver son bonheur ailleurs que dans les biens matériels. À partir du moment où on réalise qu’on a besoin de peu pour mener une vie riche, on arrête de toujours vouloir plus. Lorsqu’on y pense, le bonheur se trouve dans les choses simples de la vie. Le café du matin, une rencontre avec une amie et voir un beau paysage sont quelques-uns des moments que la vie nous offre et qui sont gratuits… ou presque!
Bref, il est nécessaire de rester vigilant et de réaliser que les influences sont partout. Celles-ci ont un réel impact sur nos habitudes de consommation si on n’y prend pas garde. Heureusement, avec un petit travail de réflexion et quelques modifications à notre mode de vie, on peut renverser la tendance assez facilement. Surtout, vous serez heureux d’avoir changé votre vie pour le mieux!