Pour être franche, j’ai procrastiné à écrire cet article … par peur de ne pas trouver l’angle parfait. C’est plutôt ironique, considérant le fait que je m’apprête à écrire sur le perfectionnisme.
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été à la recherche de la perfection. Que ce soit à l’école, dans ma façon de m’exprimer ou dans mes méthodes de travail, la perfection était toujours l’objectif. Cette attitude était cultivée dans ma famille et valorisée dans la société. Ce que j’ai mis du temps à comprendre toutefois, c’est à quel point le perfectionnisme peut nous ralentir, nous faire perdre du temps et nous empêcher d’avancer.
Dans mon ancienne vie, je pouvais lire 5 fois le même courriel avant de l’envoyer simplement pour m’assurer que je n’oubliais pas un « s ». Je perdais un temps fou à élaborer des plans B, C et D, afin d’échouer à la perfection si jamais le plan A ne se déroulait pas comme prévu. Je procrastinais à démarrer des projets en essayant de me convaincre que la planification n’était pas encore adéquate. L’excellence n’était jamais suffisante à mes yeux et je jugeais secrètement tous ceux qui n’étaient pas du même avis que moi. Le perfectionnisme était ma plus grande qualité, et j’en étais fière.
Aujourd’hui, j’aime me décrire comme étant une perfectionniste en rémission. Alors que j’ai longtemps valorisé ce trait de ma personnalité, je peux affirmer avec certitude qu’il a été une des causes de l’épuisement professionnel que j’ai vécu il y a quelques années.
Au moment où je me remettais tranquillement de cet événement, j’ai pris conscience que ma soi-disant qualité d’exception était en fait une de mes plus grandes faiblesses. Sans m’en rendre compte, j’étais moi-même la source de mes problèmes. Le perfectionnisme est sournois parce qu’il nous paralyse, nous freine dans notre croissance ainsi que dans notre évolution personnelle et professionnelle, sans même que nous nous en rendions compte. Dans ma réalité, le pire a été de réaliser que le perfectionnisme m’éloignait dangereusement de mon authenticité.
Alors que nous pourrions croire que le perfectionnisme est synonyme de succès, les recherches démontrent que cette avenue nourrit dangereusement la dépression, l’anxiété et les addictions malsaines.
Si ce trait de personnalité est considéré comme une force chez certains, alors qu’il est vue comme une faiblesse pour d’autres, quelle est sa réelle définition ? Brené Brown, une auteure et chercheure que j’affectionne tout particulièrement, est à mon sens, celle qui a mis le doigt sur la signification idéale.
Perfectionnisme
Perfectionism is a self-destructive and addictive belief system that fuels this primary though: If I look perfect, live perfect, work perfect, and do everything perfectly, I can avoid or minimize the painful feelings of shame, judgment, and blame.*
La première fois que j’ai lu cette définition il y a quelques années, je ne comprenais pas en quoi le désir d’atteindre la perfection était lié à la honte. Toutefois, lorsque j’ai commencé à remettre certains événements de ma vie en question (pour la plupart, très anodins), tout a pris tout son sens.
Lorsque je vise la perfection, bien que je pense initialement que je le fais pour ma propre satisfaction personnelle, c’est bien souvent parce que je suis sensible aux attentes des autres. Ce besoin de plaire est profondément enraciné dans le désir d’éviter la honte et le jugement, et il reflète une quête d’approbation et de validation externe plutôt qu’une véritable acceptation de soi. Pratiquer l’acceptation de soi est donc la solution et en toute franchise, je l’oublie par moment. Fort heureusement, je l’applique la plupart du temps, mais je ne vous cacherai pas qu’il faut faire preuve de courage pour y parvenir. Ce qui est certain, c’est que lorsque je choisis l’authenticité plutôt que la perfection, j’embrasse pleinement qui je suis, avec mes forces et mes vulnérabilités.
Authenticité
Authenticity is a collection of choices that we have to make every day. It’s about the choice to show up and be real. The choice to be honest. The choice to let our true selves be seen.*
Avec le temps, j’ai compris que faire preuve de courage pour être 100% moi (respecter mes choix, mes limites, accueillir ma vulnérabilité et embrasser mon imperfection) était nécessaire pour avancer sereinement, tout en restant moi-même.
J’ai aussi compris que nos accomplissements ne nous définissent pas. Lorsque j’ai commencé à pratiquer l’imperfection dans ma vie, je vous avoue que c’était tout un défi. Afin d’éviter de l’oublier, je m’étais imprimé une affiche où on pouvait lire « Done is better than perfect ». Cette puissante citation m’a aidé à passer à l’action de façon imparfaite un bon nombre de fois ! Et vous savez ce qui est intéressant ? C’est qu’à force d’accepter l’imperfection, chaque petit pas que nous posons devient de plus en plus facile parce qu’en cours de route, nous savourons le sentiment d’accomplissement d’être passé à l’action.
Pour conclure, j’aimerais vous rappeler que la perfection n’existe pas. Viser la perfection est donc un échec avant même d’avoir commencé. Je vous invite à faire comme moi et à pratiquer l’imperfection, même si c’est inconfortable. Oui, ce sera difficile, mais je vous assure que l’imperfection est un des plus beaux cadeaux que vous pouvez vous offrir, à vous et aux gens que vous aimez. Alors la prochaine fois que vous prendrez conscience de votre perfectionnisme, choisissez l’authenticité!
*The Gifts of Imperfection, par Brené Brown
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