Tu as choisi une carrière en début vingtaine et te voilà, après quelques années d’expérience derrière la cravate, à te questionner sur ton choix. Ce questionnement qui s’accentue de mois en mois, qui commence à prendre plus de place dans ton cerveau pour te dire que tu n’es pas bien là où tu es. Tu ne te sens pas à ta place dans cet emploi et tu commences à te dire que tu serais mieux ailleurs…mais où? C’est le bout qui n’est pas clair et juste d’y penser, tu te sens encore plus mêlée.
Tu as calmé cette anxiété en te changeant l’esprit ; à boire un peu plus de coupes de vin avec les amis, à te défoncer dans le sport ou, encore, à te geler avec Casa de Papel. Mais là, tu te dis que c’est assez, que tu souhaites une vie plus épanouissante et que tu devrais faire un moove. Tu prends ton courage à deux mains et tu commences par t’avouer à toi-même qu’un changement dans ta vie professionnelle s’impose.
Tolérer l’inconfort pour avancer
Déjà, à ce moment-ci je salue ton courage. Le courage de t’avouer que quelque chose ne va pas sans encore avoir mis le doigt sur la solution ou la future direction. C’est courageux parce que ça demande de tolérer l’inconfort. Celui du futur et l’inconfort social d’être soudainement entre deux statuts.
Maintenant… il reste à le faire, à découvrir ce qui te rendrait mieux et surtout déterminer cette nouvelle direction encore floue. Plus facile à dire qu’à faire, je le sais.
Les périodes de transitions de carrière sont souvent anxiogènes et c’est normal. J’ai envie de te dire que c’est correct, que ça va passer et que tu n’es surtout pas un extra-terrestre. Cependant, ça n’enlèvera probablement pas l’inconfort qui t’habite. L’être humain aime la clarté et vit mal dans l’ambiguïté ou la menace à l’ego (c’est là que les mécanismes d’évitement se mettent en place). Mais en tolérant et en acceptant « un certain temps » cet inconfort-là, c’est la seule façon de créer quelque chose qui fait plus de sens pour toi.
Alors je te le répète, je salue ton courage et… surtout… ton ambition d’être bien.
Un premier pas vers la clarté
Tout d’abord, prendre du recul. Faire le point. C’est ce que je suggère avant de faire un 360 avec sa carrière et pour redécouvrir la personne qu’on est devenue au fil du temps.
Prends un moment pour réfléchir à ces questions :
- Qu’est-ce qui te plait dans ton métier actuellement?
- Dans ton quotidien ou dans tes relations avec tes collègues, avec tes patrons, quels sont les irritants?
- Dans quelle tâche ou quel contexte tu ne voies pas le temps passer?
Ça arrive que les réponses soient super claires comme elles peuvent ne pas l’être du tout!
Évidemment, on peut faire une liste de pour et de contre de notre situation professionnelle actuelle. Pour plusieurs, c’est facile à faire SAUF… que ça n’aide pas toujours à avancer. Oui, on a un meilleur portrait de la situation, mais on ne sait pas concrètement comment passer à la prochaine étape.
L’important, c’est d’avoir fait une analyse assez profonde pour ne pas se re-retrouver dans la même situation… ailleurs!
Regarder en dehors du travail
Et qu’est-ce qui se passe si on questionne les éléments de vie qui sont importants pour toi?
- Ta vie, tu veux la vivre comment?
- Quelles sont les valeurs importantes pour toi?
- Quels sont tes besoins?
- Est-ce que la manière dont tu aimerais vivre ta vie est en conflit avec ton travail?
Pensons à une personne qui a des valeurs familiales super fortes. Si elle a un emploi très accaparant, c’est difficile. C’est un exemple classique! Tu aimes ta job au quotidien, tu aimes tes collègues, mais ta valeur familiale n’est pas comblée.
C’est plus une question de contexte que de tâches. En différenciant ce qui appartient aux tâches et au contexte, on peut faire des liens entre ce qu’on aime et ce qu’on aime pas. C’est là que ça peut devenir plus compliqué. On a des pattern comme individu, et les analyser tout seul, c’est tough.
En orientation, par exemple, on décortique ces mécanismes et on regarde quels sont tes besoins sous-jacents, pour que tu détermines tes priorités !
L’important c’est d’être en mouvement, en action dans ce questionnement.
Alors oui j’ai envie de te dire que le sentiment d’impasse va passer, en poursuivant une exploration de soi, en laissant de l’espace à te connaitre et connaitre le monde du travail actuel, en établissant tes priorités, en comprenant quel rôle tu as envie de jouer et ce que tu possèdes comme aptitudes. Mais surtout en te donnant du lousse aussi, pardonne-toi de ne pas savoir et concentre-toi à approcher un petit pas de plus dans une direction qui fait du sens pour toi.