Imaginons-nous à la suite d’une grande journée de travail, ou encore d’une journée remplie de tâches, les unes après les autres, sans jamais vraiment s’arrêter. Il est 17h00. Tu t’assois enfin… et tu constates un mal de tête.
Que vous dites-vous?
« J’ai un cancer du cerveau »
ou
« Ouff… j’ai eu une grosse journée, je suis fatigué.e. »
De façon générale, on opte pour la deuxième option. Et c’est déjà une preuve que ton corps te parle. Qu’il nous envoie des signaux pour nous aider à s’adapter et préserver un équilibre physique et psychologique.
Mais dans le quotidien effréné, cette écoute devient difficile.
Lorsque je pose la question suivante lors de mes conférences : « Comment savez-vous que vous êtes stressés ? Surchargés ? Comment votre corps vous le fait savoir ? », les réponses sont rapides : « Je suis tendu.e », « Je suis agité.e », « J’ai mal à la tête », « J’ai de la difficulté à me concentrer », « Je dors mal », « J’ai mal au ventre », etc.
On reconnaît les symptômes, mais on oublie le message qu’ils portent. Alors où est le problème ? Est-ce vraiment un problème ou peut-être qu’on ne nous a simplement jamais appris à les interpréter, ni à s’y adapter.
Alors, qu’est-ce qui motive un humain à se mettre en action ? L’inconfort. Le malaise. La douleur. Donc, si nous le ramenons au corps, lorsque nous vivons un assez grand malaise face à un symptôme physique, nous partons dans de grandes quêtes pour l’éliminer. Prenons l’exemple des maux de tête récurrents : on cherche à boire plus d’eau, modifier notre alimentation, bouger plus, mieux dormir, faire du yoga, pratiquer la pleine conscience…
Mais à travers tout ça, avons-nous compris pourquoi nous avions ces maux de tête ? Souvent non. Parce qu’au fond, on cherche surtout à redevenir performant·e rapidement, à effacer ce qui menace notre productivité.
Comprendre l’impact du stress sur le corps
Une étude de Harvard (2019), comme plusieurs autres études antérieures, met de l’avant une certitude : le stress émotionnel est inséparable des états physiques de notre corps, dans la maladie comme dans la santé.
Attention, le stress n’est pas un ennemi. Il se divise en deux formes : une réaction immédiate à une menace, ou un état prolongé qu’on appelle stress chronique.
Chaque jour, notre corps vit une douzaine réactions de stress immédiates : un courriel urgent à 16 h 45, une voiture qui te coupe, trois notifications en même temps…
En théorie, après chaque événement, le corps devrait revenir au calme. Mais quand il reste trop longtemps en mode urgence, il s’épuise.
Le cortisol (hormone du stress) demeure élevé (ou finit par s’épuiser), dérègle ton sommeil, ta digestion, ton cycle menstruel, ta glycémie. Et tu te retrouves à fonctionner sur un mode “survie”.
Habiter son corps autrement : du symptôme au signal d’adaptation
Nos corps savent. Ils ressentent avant qu’on comprenne. Mais nos modèles de référence nous empêchent souvent d’écouter ces signaux.
Lors d’un voyage au Laos, j’ai eu la chance de donner des cours d’anglais à des moines.
Un d’eux m’a demandé :
« Pourquoi n’avez-vous pas un mode de vie où vous n’avez pas besoin de vacances pour être bien ? »
Cette phrase m’habite encore.
Nous avons grandi dans une culture qui valorise la performance et la productivité.
Un monde où le repos est perçu comme une récompense, plutôt qu’un besoin fondamental.
On nous a appris à « tenir bon un peu plus longtemps », à « ne pas se plaindre le ventre plein », à « donner le meilleur de nous-mêmes ».
Résultat : on s’épuise à répondre à des besoins externes (être reconnue, utile, aimée, validée),
en oubliant nos besoins internes (repos, liberté, simplicité, connexion).
Même quand le corps crie, on se répète :
→ « Je n’ai pas le temps d’être fatiguée. »
→ « Ce n’est pas si pire, ça va passer. »
→ « Je vais juste finir cette période, après je me reposerai. »
Mais plus on s’éloigne du corps, plus il crie fort.
Écouter véritablement son corps
Il y a une grande différence entre «gérer» son stress et écouter son stress.
Les stratégies rapides (respirer, marcher, écrire, prendre un bain, etc.) sont précieuses. Elles aident à calmer le système nerveux à court terme. Mais si on s’arrête là, on revient toujours au même point de départ. Pourquoi ?
Parce qu’on demeure inconscient de notre mode de fonctionnement qui génère et maintient ce stress.
Les stratégies profondes, elles, demandent un autre type de présence :
→ Apprendre à se voir aller dans le moment présent.
→ Comprendre le pourquoi de notre mode de fonctionnement.
C’est prendre le temps de comprendre pourquoi :
- On dit « oui » alors que tout notre corps dit « non ».
- On se met de la pression pour tout gérer en même temps.
- C’est difficile de poser des limites.
- On se sent coupable lorsqu’on ralentit.
- On se sent égoïste lorsqu’on prend du temps pour soi…
Quelques réflexions pour amorcer cette écoute
- Dans les sphères importantes de ma vie, à quoi est-ce que je ne dis pas « non » ? Dans les derniers jours ou semaines, où ai-je senti un « non » en moi que j’ai étouffé par un « oui » ?
- Avec qui, et dans quelles situations, ai-je le plus de difficulté à dire non ? Et quand je tente de le faire, est-ce que je me sens coupable, en m’excusant ou en me justifiant ?
- Quels sont les impacts de ne pas dire « non » sur le plan physique, émotionnel et relationnel ?
- Pourquoi est-ce si difficile pour moi de dire « non » ? Quelles pensées ou croyances m’accompagnent ?
Parce que la première étape, c’est simplement de s’arrêter un instant…pour entendre ce que ton corps essaie de te dire depuis longtemps.
C’est à partir de là que nous devenons de plus en plus conscients de notre mode de fonctionnement, que nous pouvons anticiper nos réactions et nous ajuster aux messages de notre corps.
Je vous laisse ici un cadeau : une invitation à se poser ces questions à travers le guide exclusif que j’envoie à toutes mes clientes :
