
Le titre du nouveau livre du Dre Marie-Pier Lavoie, psychologue, en dit déjà beaucoup : Le cerveau en hiver. Rien qu’au titre, on comprend que l’autrice nous invite à plonger au cœur de cette saison où l’énergie se fait plus rare et où l’on cherche, comme elle le dit si bien, à se sentir léger comme un flocon!
Marie-Pier Lavoie, psychologue et fondatrice de la Clinique UniSanté à Québec, est reconnue pour son approche humaine, accessible et profondément ancrée dans la compréhension du bien-être mental. Déjà passsionnée (et spécialiste reconnue de la dépression saisonnière hivenale) en luminothérapie, elle explore dans ce nouveau livre les mécanismes du cerveau lorsque les journées raccourcissent, que la fatigue s’installe et que la motivation semble hiberner.
Dans Le cerveau en hiver, elle partage ses réflexions, des pistes de compréhension éclairantes et des outils concrets pour apprivoiser cette saison incontournable au Québec — et même en tirer force, équilibre et douceur. Ce nouveau livre explore la dépression saisonnière, les chronotypes, le cortisol et le stress, les contacts sociaux, afin d’harmoniser notre rythme à celui de la saison froide (et noire).
Découvrez-là dans cette entrevue où elle nous dévoile ses meilleures astuces de psy!
1. Qu’est-ce qui t’a inspirée à écrire Le cerveau en hiver?
C’est un sujet qui me passionne depuis longtemps, que j’ai approfondi durant mes études doctorales au centre de recherche CREVO à Québec. À l’époque, la dépression saisonnière et la luminothérapie étaient encore peu connues du grand public. Après mes études, en 2009, j’ai publié un premier livre, Du soleil plein la tête, pour sensibiliser les professionnels de la santé à cette réalité.
Depuis, j’ai fait de cette mission un fil conducteur : offrir des conférences, participer à des émissions, écrire des articles… bref, faire connaître à tous que l’hiver transforme notre organisme et peut parfois affecter notre santé psychologique.
Avec Le cerveau en hiver, j’ai voulu actualiser les données scientifiques et m’adresser à un public plus large. Mes années en clinique m’ont permis de comprendre ce qui aide vraiment les gens à traverser cette période : des outils simples, concrets et validés scientifiquement. J’y intègre aussi mon expertise plus récente en écothérapie, une approche thérapeutique qui met à profit le contact avec la nature. La nature a un véritable pouvoir réparateur, et je souhaitais qu’elle occupe une place centrale dans le livre.
2. Le titre est éloquent – que signifie pour toi cette idée de “cerveau en hiver”?
J’ai envisagé plusieurs titres, mais Le cerveau en hiver s’est imposé naturellement. Il illustre à quel point la saison froide influence un organe essentiel : notre cerveau, ce chef d’orchestre qui régule l’humeur, le sommeil, l’énergie.
En hiver, tout notre organisme entre dans un mode d’adaptation. Il tente de composer avec la noirceur et le froid. Pour plusieurs, cela crée un déséquilibre… mais aussi une invitation à ralentir, à se réaligner avec ses besoins réels.
Le cerveau en hiver, c’est à la fois une réalité biologique et une métaphore : celle d’un temps pour s’écouter, se recentrer et apprivoiser le rythme plus lent de la saison.
3. Quand on traverse une période plus grise ou plus lourde mentalement, quels petits gestes simples conseillerais-tu pour “réchauffer son esprit”?
Il y a plusieurs « Astuces de Psy » très simples, mais puissantes :
La lumière : s’exposer à la lumière naturelle dès le matin ou utiliser une lampe de luminothérapie quelques minutes par jour. C’est un vrai traitement, scientifiquement validé.
La nature : marcher dehors, même quelques minutes. Le contact avec les éléments stimule la dopamine, améliore l’humeur et réduit les hormones de stress.
Le mouvement : bouger un peu chaque jour, à son rythme. L’activité physique réactive les circuits de motivation et d’énergie et prévient la déprime.
Le discours interne : changer la façon dont on se parle en hiver — passer de « je suis paresseuse » à « j’ai besoin de repos » fait une vraie différence sur le moral.
Les liens humains : ne pas s’isoler, planifier des moments de socialisation, même courts et partager des moments précieux avec nos proches est un antidote à la déprime hivernale!
Et la gratitude : noter chaque jour trois petites choses qui font du bien. Ça change notre regard sur la saison et sur soi-même.
4. Est-ce que l’écriture de ce livre t’a permis de mieux comprendre ta propre façon de vivre les “hivers intérieurs”? Quelle est ta dose de bien-être quotidienne?
Oui, absolument ! Écrire ce livre m’a permis de mieux comprendre mon propre rythme hivernal — et surtout de l’accepter.
En novembre, par exemple, je m’accorde volontiers des fins de semaine plus longues pour recharger mes batteries. Je veille à ne pas trop m’en demander dans les périodes plus intenses (comme lors de la promotion de mon livre!) et à faire preuve de douceur envers moi-même.
Chaque matin, je m’expose à la lumière grâce à mon appareil de luminothérapie, je sors marcher après le travail, peu importe la température, et je m’accorde des moments de ralentissement sans culpabilité. Avec ma famille, on a instauré des rituels « hygge » — cette philosophie danoise qui invite à savourer le moment présent. Mes enfants adorent la lueur des chandelles!
Ma dose de bien-être quotidienne : de la luminothérapie, un moment dehors, un moment de mouvement et un moment de gratitude. Et surtout, la bienveillance, même quand l’énergie baisse.
Si les lecteurs et lectrices pouvaient retenir une seule chose de Le cerveau en hiver, quelle aimerais-tu que ce soit?
J’aimerais qu’ils retiennent que ce qu’ils ressentent en hiver n’est pas une faiblesse, mais une réaction normale du cerveau humain.
Notre organisme cherche simplement à s’adapter à la saison froide. Et la bonne nouvelle, c’est qu’on peut l’aider à retrouver son équilibre.
Ce livre, c’est une invitation à s’allier à l’hiver, à l’aborder non pas comme un ennemi, mais comme une période où l’on peut apprendre à ralentir, se reconnecter à soi et renforcer sa santé mentale. J’espère que les lecteurs y trouveront des repères et des astuces qui les aideront à vivre un hiver plus lumineux, à l’extérieur comme à l’intérieur.


