
La grosse qui rêvait d’amour est le premier roman de Nadia Tranchemontagne. D’abord connue pour ses publications Instagram afin de sensibiliser à la grossophobie, Nadia utilise ses espaces numériques comme un terrain de jeu sans prétention.
Elle verbalise avec authenticité (et humour!) la neutralité corporelle, l’acceptation de soi et la culture des diètes. Femme pleinement assumée, elle nous inspire à nous accepter dans notre parfaite imperfection, et ce, en normalisant les émotions, la pression et les difficultés rencontrées tout au long du cheminement.
Au bas de l’article, je vous invite aussi à lire la petite entrevue que j’ai eu avec l’auteure à propos de son processus d’écriture.
En résumé
» Samuelle a toujours rêvé de trouver le grand amour. Un obstacle semble pourtant se mettre sur sa route : son corps. Un corps gros qu’elle peine à accepter, surtout quand sa mère ne rate jamais une occasion de le critiquer.
Dans le tumulte de ses relations familiales délétères, de ses premiers émois amoureux et de la découverte de sa sexualité, Samuelle aspire à s’émanciper et à faire la paix avec son apparence. Des amitiés riches et une aventure salutaire l’aideront petit à petit à découvrir sa valeur au-delà de son enveloppe charnelle, et à reprendre le contrôle de sa vie.. »
Mon (humble) avis
Étant habituée à lire la plume de Nadia sur son compte Instagram, je savais que son style d’écriture à la fois sans filtre, ciglant, tout en étant humoristique, allait me plaire.
Ce roman aborde un éventail de sujets entourant l’apparence, notre rapport au corps, à la beauté et à notre estime de soi. Il dépeint aussi des situations de malaises tout à fait assumées, soulignant au passage les privilèges que nous pouvons avoir de ne pas nous soucier de la largeur d’une chaise ou d’un tourniquet pour entrer dans un lieu public, par exemple.
Un livre qui fait rire et réfléchir, pour une plus grande inclusivité, on aime!
Entrevue avec Nadia Tranchemontagne
Suite à la lecture de son livre, et puisque nous l’avions déjà reçu en entrevue dans le cadre de notre édition papier v002 (portant sur l’amour de soi), j’ai eu envie de poser quelques questions à Nadia à propos de son premier roman.
1. À travers ta plume, tu arrives à nous faire ressentir les émotions de ta protagoniste, Samuelle, de façon assez vive. À quel point ton récit est inspiré de ton vécu? Et, de la même façon, ta protagoniste de toi?
La grosse qui rêvait d’amour est ce que j’appelle une fiction collective. Samuelle, c’est un peu de moi, c’est sûr, mais c’est surtout beaucoup des autres. J’ai eu la chance au fil des années de recevoir de nombreux témoignages sur des expériences de vie et j’ai remarqué que plusieurs éléments revenaient : la découverte de la sexualité, les relations familiales difficiles, les régimes en bas âge… J’avais envie de raconter ces histoires et y saupoudrer un peu de la mienne au passage. Quelques anecdotes sont tirées de mon vécu (spoiler : le premier chapitre notamment avec le stade de football), mais la majorité du roman est vraiment une fiction inspirée par les histoires entendues au fil du temps. Pour ma part, j’ai la chance d’avoir une famille bien différente de celle de Samuelle, bien que des amitiés toutes aussi merveilleuses qu’elle !
2. Comment as-tu vécu le processus de rédaction du livre?
Ça a été un beaucoup plus grand défi que ce à quoi je m’attendais. Savoir ce qu’on veut dire est une chose, trouver comment on va le dire en est une autre. Comme c’est mon premier roman, j’ai dû chercher un peu ma voix. J’ai finalement décidé de rester fidèle à moi-même et d’utiliser une plume assez semblable à celle que j’utilise sur mes réseaux sociaux. C’est d’ailleurs ce qui explique la présence d’un certain franglais, de l’écriture inclusive et d’expressions parfois méconnues. Cela ne plait peut-être pas à tous·tes, mais pour moi, c’était important et aussi une manière de rendre le langage coloré et vivant.
Écrire un livre, c’est à la fois la chose la plus difficile et la plus belle que j’ai jamais faite. Ça demande une rigueur et une discipline que je ne possède pas nécessairement naturellement, mais que j’ai dû développer pour arrêter de reléguer ce projet au « Peut-être un jour ». Ça m’a sorti de ma zone de confort, mais en même temps, j’ai eu tellement de plaisir à le faire. J’ai toujours aimé jouer avec les mots et là, ça me donnait un très grand terrain de jeu pour le faire. Le vrai défi a été de trouver une ligne directrice à travers toutes mes idées, et surtout, comment y mettre fin. Trouver une fin qui nous convient, c’est pas évident. Je ne voulais pas quelque chose de trop cliché, mais je ne voulais pas non plus quelque chose qui laisse les lecteur·rice·s sur leur faim. Avec l’aide de mon éditrice, Véronique Alarie, je pense qu’on a réussi à trouver une fin satisfaisante. En tout cas, moi je l’aime !
3. En 3 mots, comment décrirais-tu ton livre?
Humoristique.
Décomplexé.
Empowering.
4. Quel message aimerais-tu que l’on retienne de ce récit?
Que nos corps ne nous définissent pas et que tout le monde a le droit de rêver d’amour !
Peut-être aussi que tu mérites de partir en voyage et de faire des belles folies, je dis ça je dis rien.
5. Peut-on espérer d’autres histoires signées Nadia Tranchemontagne?
Je l’espère moi-même ! Les vraies questions sont donc : de quoi parleront-elles et quand verront-elles le jour? Et ça, je l’ignore encore.