Cet article est tiré du volume 002 de l’édition papier d’Infuse magazine : « Se connaître et apprendre à s’aimer tel que l’on est », que vous pouvez vous procurer sur notre boutique en ligne.
Nadia Tranchemontagne est l’auteure du blogue La Tranchemontagne, plateforme où elle se dévoile et aborde l’estime de soi sans prétention. Elle verbalise avec authenticité (et humour!) la neutralité corporelle, l’acceptation de soi et la culture des diètes. Femme pleinement assumée, elle nous inspire à nous accepter dans notre parfaite imperfection, et ce, en normalisant les émotions, la pression et les difficultés rencontrées tout au long du cheminement.
Comment décrirais-tu la relation que tu as avec toi-même? Est-ce que celle-ci a évolué au fil des années?
Je décrirais ma relation avec moi-même comme en étant une d’indulgence et de bienveillance. J’ai perdu beaucoup de temps dans ma vie à me détester et à espérer changer pour pouvoir m’aimer. J’ai fini par comprendre, non pas sans m’être écorchée au passage, que je devais apprendre à me respecter d’abord et avant tout et reconnaître que je suis valide, pas parfaite. Je suis humainement imparfaite et c’est correct ainsi. Ce n’est pas toujours facile, mais j’apprends à faire la paix avec moi-même. C’est une relation qui évolue, loin d’être parfaite, mais que je veux aussi saine et douce que possible.
Comment prends-tu soin de toi, pour te sentir bien avec toi et les autres le plus souvent possible?
J’ai appris à bien m’entourer. C’est tellement bienfaiteur de pouvoir se reconnaître à travers des personnes qui nous ressemblent, qui nous comprennent, qui ont vécu des choses semblables à nous. J’ai appris à trier et à valoriser les relations et les amitiés qui m’encouragent à m’épanouir et qui sont saines plutôt que celles qui me faisaient sentir inadéquate et dévalorisée. Et plutôt que de chercher à suivre des gens sur les réseaux sociaux que j’envie et qui me complexent, je cherche plutôt à trouver des gens qui me font du bien et qui me font sentir valide.
Qu’aurais-tu aimé te faire dire lorsque tu étais plus jeune? À l’adolescence, par exemple?
Que ma valeur ne passe pas par le regard des autres. J’ai tellement longtemps vécu et existé à travers l’opinion et la perception d’autrui que je me suis perdue, au point de m’oublier, au point de me détester. Je cherchais désespérément à devenir ce qu’on attendait de moi, pour être « cool », pour être aimée, pour sentir que j’avais ma place. Mais plus je cherchais à jouer le caméléon, plus ce que je voyais dans le miroir me déplaisait. J’ai fini par lâcher prise, parce que j’étais fatiguée et que je n’en pouvais plus de toujours chercher à choisir le bon masque, de trop réfléchir à ce que je DEVAIS faire et être plutôt qu’à faire ce dont moi j’avais envie. J’aurais voulu comprendre plus tôt qu’on ne peut pas plaire à tous et qu’on n’a pas besoin non plus. Être soi-même est tellement plus gratifiant et plus libérateur, et c’est ça qui va attirer les bonnes personnes vers soi. Tu ne devrais jamais avoir à changer qui tu es pour les autres. Jamais.