Cet article est rédigé par Mélanie Fortier – Ouikid et est tiré du volume 002 de l’édition papier d’Infuse magazine : « Se connaître et apprendre à s’aimer tel que l’on est », que vous pouvez vous procurer sur notre boutique en ligne.

L’estime de soi : les gestes du quotidien pour faire fleurir des enfants fiers et épanouis
On veut tous des enfants heureux, épanouis, confiants, fiers, qui savent s’affirmer et prendre leur place, n’est-ce pas? Bon, ça fait un peu moins notre affaire quand ils s’affirment avec un (ou dix) « NON » bien senti, quand ils s’opposent aux consignes et quand ils font leur « boss de bécosse »! Si ça peut vous rassurer, ces étapes font partie d’un développement sain permettant d’acquérir de la confiance en soi qui, évidemment, est essentielle à une estime de soi saine et équilibrée!
Dès la naissance, le nourrisson développe de la confiance en lui, à force d’explorer librement et d’en apprendre plus sur son environnement, sur ses forces et ses capacités et en développant un lien d’attachement solide avec son parent. Puis, petit à petit, de cette confiance en lui naîtra son estime de soi, c’est-à-dire la capacité qu’il aura de reconnaître sa valeur, ses forces et ses limites et de s’accepter et s’aimer tel qu’il est.
Pour vous aider à évaluer l’estime de votre enfant, voici un très bref résumé :
- Un enfant qui se dévalorise et se critique (« je ne suis pas capable, je suis nul ») démontre une estime plutôt faible.
- Un enfant qui prend des risques, qui sait reconnaître ses forces comme ses limites et qui est plutôt résilient devant ses erreurs ou les échecs a une estime saine et équilibrée.
- Un enfant qui se survalorise, qui croit avoir une plus grande valeur que les autres (« je suis le plus beau, personne n’est aussi bon que moi ») pourrait démontrer une estime de lui très élevée (ce qui n’est pas nécessairement favorable).
Mais attention! L’estime chez les enfants comme chez les adultes fluctue selon les différents événements de la vie. Une faible estime peut être temporaire (à la suite d’un conflit avec un pair, par exemple) et ne prédétermine pas l’image qu’il aura de lui à moyen ou long terme. Mais si cette image de lui-même est persistante et qu’elle affecte son humeur, il est important de consulter un professionnel, sans hésiter!
Alors, comment aider son enfant à développer une estime de soi saine et équilibrée?
En fait, ça n’a pas besoin d’être compliqué, même que vous faites probablement déjà plusieurs choses sans vous en rendre compte au quotidien. Plus vos interventions seront naturelles, authentiques et sincères, plus ce sera gagnant.
La première étape, vous la faites probablement tous, c’est donner beaucoup d’amour et d’affection : des « je t’aime » sincères, des câlins et des sourires. Et si vous êtes fâché ou déçu d’un comportement? Vous avez le droit! Vous n’êtes pas des robots, après tout! Ajoutez un « je suis fâché, mais je veux que tu saches que je t’aime très fort quand même ».
Rappelez-vous que tous les renforcements verbaux auront beaucoup plus d’importance et de valeur que les surprises matérielles. « Je vois que tu as réussi à mettre tes souliers seul, même si c’était très difficile! Tu peux être fier de toi! »
Intéressez-vous à vos enfants! Quels sont leurs intérêts, leurs passions? À quoi aiment-ils jouer? Embarquez dans leurs jeux en demeurant l’acteur, et eux, les réalisateurs.
Donnez des responsabilités adaptées à leur âge et à leurs capacités (surtout aux capacités puisque chaque développement est unique). Par exemple, choisir ses vêtements, s’habiller seul, mettre la table, desservir la table, ranger, aider à la préparation des repas, etc. Les responsabilités adaptées sont une excellente façon de faire vivre des apprentissages et des réussites, ce qui contribue à une bonne confiance et une bonne estime de soi. Et puis, les enfants adorent aider.
Valorisez les efforts plus que le résultat. Il n’y est pas parvenu seul complètement? Pas grave! C’était difficile et il a essayé très fort, c’est ce qui compte. D’ailleurs, laissez-leur de la place pour expérimenter (même si c’est loooong, ça travaillera votre patience).
Les erreurs arrivent et il faut les normaliser. Qui n’a jamais fait d’erreurs ici? Elles sont en fait une excellente façon de responsabiliser les enfants et de leur faire vivre des apprentissages, tout en augmentant leur estime d’eux. « Tu as versé trop d’eau dans ton verre, c’est un accident! Qu’est-ce que tu peux faire maintenant? » Surtout, on évite de réprimander ou de tirer les cordes de la culpabilisation. « Tu m’as fait beaucoup de peine. Regarde, ta sœur a mal à cause de toi. » Ce genre de commentaires influencent grandement l’estime de soi.
Vous êtes le principal modèle! La bienveillance envers nos enfants, c’est capital. Mais il faut apprendre à être bienveillant envers soi avant tout. En ayant une estime de soi positive et saine, en ayant des paroles envers soi qui sont positives et douces, en faisant un travail sur soi pour s’accepter avec nos parts d’ombre et de lumière, on offre la première clé vers un environnement sain et équilibré pour grandir et s’épanouir pleinement.
Il y a tant à dire et à faire pour encourager une belle confiance et une estime de soi saine dès la naissance. Et c’est possible d’offrir la bienveillance ET la structure, d’être ferme ET cool en même temps. C’est possible d’être un parent-leader et de faire fleurir des enfants libres-penseurs, épanouis et confiants. Et c’est exactement ce que qui est enseigné aux parents dans la formation Apprivoiser la petite enfance les doigts dans le nez