
La culture des diètes : avez-vous l’impression, comme moi, que ce terme est maintenant sur toutes les lèvres? Alors qu’on ne connaissaît même pas son existence il y a de cela quelques années, cette dernière fait désormais couler beaucoup d’encre. Par définition, la culture des diètes fait référence à l’ensemble des croyances véhiculées par les différents systèmes sociétaux, à l’effet que la valeur d’une personne se définit par son apparence et sa corpulence. Mettant le poids en avant-plan dans nos préoccupations, elle nous amène à chercher continuellement à atteindre un idéal de beauté, celui de la minceur. Heureusement, depuis quelques années, le mouvement anti-diète s’oppose à bon nombre de fausses croyances, longtemps véhiculées par cette dernière. Et si l’on vivait dans un monde où la diversité corporelle est non seulement présente, mais acceptée?
Culture des diètes : une pression omniprésente depuis des décennies
C’est au début du 20e siècle que les diètes amaigrissantes furent grandement popularisées. Présentée comme étant la solution au surpoids, la population était invitée à « se prendre en main » et à suivre une diète afin de retrouver la minceur. À ce jour, ces méthodes sont encore très populaires, malgré le discours de plus en plus nuancé de la part des nombreux acteurs de changement. D’un côté, le corps médical rappelle l’importance de rester mince pour vivre en santé, et de l’autre, l’industrie de la mode et les médias sociaux nous exposent à des standards de beauté inatteignables. Cela dit, la science actuelle nous permet désormais de conclure deux choses bien importantes :
- Le poids (et la perte de poids) est beaucoup plus complexe qu’une simple équation « apports-dépense »;
- Nous avons beaucoup moins de contrôle sur notre poids que nous pouvons le croire.
La grande coupable : la diète elle-même!
Malgré cette culture de la diète, les statistiques ne mentent pas : la population ne cesse de prendre du poids. Est-ce que l’individu manque à ce point de motivation, ou même de volonté?
En fait, ce qu’on sait maintenant, c’est que les diètes ne fonctionnent tout simplement pas. Non seulement elles ne fonctionnent pas, mais elles sont toxiques et nuisent à la santé. Oui, il est possible de perdre quelques livres en optimisant son alimentation et en augmentant la fréquence d’activité physique pratiquée. Cela dit, ces pertes de poids sont malheureusement éphémères, dans un contexte où les changements alimentaires sont restrictifs et non durables. Qui plus est, entrer dans la spirale des diètes amène à une reprise de poids d’autant plus grande que le poids initial, ce qui pousse la majorité des gens à reprendre ce processus encore et encore, en accusant la méthode ou le manque de volonté pour cette absence de résultat. En résumé, les diètes font prendre du poids!
Un santé mentale fragilisée
En plus d’être inefficace, la pratique répétitive de diètes nuit à la santé psychologique de la population. D’année en année, les personnes prises dans ce cercle vicieux finissent par perdre confiance. Ils perdent confiance en eux, en leur capacité de répondre à leurs besoins ou encore de se motiver. Et ça, c’est sans parler du développement d’une relation trouble à la nourriture. Cette source de plaisir, de partage et de réconfort devient celle qui serait à la source de toute cette souffrance.
Oui, je parle de souffrance.
Cette souffrance parce que nous vivons dans un monde grossophobe, et que nous aimerions tous correspondre aux standards de beauté qui nous sont constamment partagés. C’est d’ailleurs ce fameux désir, cette quête d’être plus ou d’être mieux qui pousse bien des gens à demeurer dans ce cycle de la restriction. L’insatisfaction corporelle est un fardeau lourd à porter dans notre société. Alors que nous savons pertinemment qu’il nous est impossible de changer certaines caractéristiques physiques comme notre grandeur, la taille de notre nez ou encore la couleur de notre peau, on tend à croire qu’on peut changer notre poids, donc on s’acharne dessus.
Mais qu’en est-il de la santé ?
De l’autre côté de la médaille, certains s’étonnent de ce revirement de situation, de ce « nouveau » discours en lien avec le poids et la santé. De toute évidence, les données scientifiques établissant un lien entre ces deux variables sont pourtant nombreuses. Est-ce juste de changer de discours? Est-ce que cela ne fera qu’accentuer les problèmes de santé, de maladies métaboliques? Est-ce une manière de se déresponsabiliser, constatant l’ampleur de la tâche?
Toutes des questions qui se posent! En fait, ce raisonnement est juste et logique. À ce sujet, je dois répondre que la nuance permet d’expliquer bien des choses. Le mouvement anti-diète est malheureusement souvent bien mal compris. Ce que ce mouvement tente de nous enseigner, c’est simplement qu’on devrait changer notre focus.
Car oui, l’adoption de saines habitudes de vie sont certainement favorables et ce, pour l’ensemble d’entre nous, peu importe le poids que nous avons. Cela dit, améliorer nos habitudes alimentaires ou augmenter la pratique d’activité physique ne mène pas nécessairement à une perte de poids. La perte de poids, c’est beaucoup plus complexe que ça, ce qui ne veut pas dire qu’elle est impossible. En effet, plusieurs facteurs permettent de déterminer le potentiel de perte de poids d’un individu, mais dans l’ensemble, les résultats sont souvent beaucoup moins ambitieux que ceux tant espérés.
En focalisant exclusivement sur le poids, on choisit bien mal notre objectif. Qui plus est, si ce dernier est irréaliste, ça aura pour effet de nous décourager et nous amènera probablement à abandonner nos changements d’habitudes, qui étaient pourtant favorables, lorsque considérés sous d’autres angles.
Un message difficile à accepter
Pour certains, ce message se voudra libérateur. Libérateur de toute cette pression, de ce sentiment d’échec ou encore, d’être le seul à vivre cette problématique. Pour d’autres, il se voudra confrontant. Si la minceur est vue comme une finalité, un objectif qui, une fois atteint, nous mènera au bonheur, le discours anti-diète ne sera certainement pas le bienvenu. Est-ce que cela signifie qu’il est nécessaire de renoncer à cet idéal? Peut-être que cet idéal se doit d’être revu!
Malheureusement, ces messages sont souvent portés par des personnes privilégiées, parfois des professionnels de la santé, qui ne vivent pas dans un corps gros. Facile à dire, de cesser d’aspirer à la minceur, lorsqu’on ne vit pas avec les stigmas liés à la grosseur. Je pense qu’on doit voir ce processus à long terme, miser sur des habitudes de vie qui nous conviennent et qui nous permettent de nous sentir bien, et voir où cela nous mène.
Pour conclure, je crois que la première étape, pour faire une transition vers un monde sans diète, est de revoir ses croyances. Je vous partage ici certaines croyances, issues de la culture des diètes, qu’il serait grand temps de laisser aller :
- « Les personnes grosses s’alimentent mal et sont sédentaires. »
- « Les personnes grosses sont lâches et manquent de volonté. »
- « Exercer un contrôle sur mon alimentation fait de moi une meilleure personne. »
- « La discipline alimentaire combinée à la pratique d’activité physique est nécessaire et doit être maintenue en tout temps. »
- « Limiter mes apports caloriques me permettra de perdre du poids. »
- « Si je ne réussis pas à perdre de poids, c’est parce que je manque de volonté. »
- « Je n’ai qu’à me motiver, et je pourrai perdre du poids. »
- « Minceur est synonyme de santé. »
Pour en connaître davantage sur l’univers de la nutrition, je vous invite à consulter mon site Web!