Cet article est rédigé par Lory Zephyr et Jessika Brazeau et est tiré du volume 003 de l’édition papier d’Infuse magazine « Se reconnecter et adapter sa parentalité », que vous pouvez vous procurer sur notre boutique en ligne.

Les parents ne sont pas toujours d’accord sur les différentes façons d’alimenter leurs enfants, de les stimuler ou d’intervenir auprès d’eux. Toutefois, s’il y a bien un élément qui les rallie tous, c’est que la parentalité nous transforme. Avoir un bébé nous change à plusieurs niveaux, que ce soit au plan social, identitaire, conjugal ou hormonal, entre autres. Tous ces changements expliquent bien certains événements cocasses, comme le moment où la mère découvre des cernes de lait sur son chandail parce que son bébé a pleuré au centre d’achats. En revanche, ils expliquent aussi en partie les difficultés que peuvent vivre les mères, comme le baby blues, la dépression post-partum ou le burnout parental.
Le baby blues réfère aux chamboulements qui se produisent chez la femme après son accouchement. Cet état s’explique en grande partie par la fatigue et les changements hormonaux. Pour cette raison, le baby blues n’est pas considéré comme étant une psychopathologie parce qu’après tout, toutes les mamans peuvent en être affectées. D’ailleurs, certaines statistiques rapportent que jusqu’à 80 % des femmes le vivent. Les symptômes apparaissent de quelques heures à deux semaines post-partum.
Signes à observer :
- Déprime
- Sautes d’humeur
- Changements d’appétit
- Problèmes de sommeil
- Tristesse
- Irritabilité
- Angoisse
Si les symptômes persistent après deux semaines, il est recommandé d’en parler à votre médecin ou un professionnel de la santé mentale pour explorer la possibilité d’une dépression post-partum.
La dépression post-partum
Selon les statistiques, environ 20 % des femmes souffrent de dépression post-partum. Comme c’est une forme de dépression majeure, elle affecte significativement le fonctionnement quotidien et s’exprime généralement de la façon suivante :
- Fatigue ou perte d’énergie
- Problèmes de sommeil
- Perte de plaisir
- Humeur triste ou irritable
- Changements importants dans l’appétit
- Difficulté de concentration
- Sentiment de dévalorisation
- Irritabilité
- Idéations suicidaires
Toutefois, malgré ces signaux semblables à la dépression majeure, la dépression post-partum a également des symptômes qui lui sont plus spécifiques. Par exemple :
- Sentiment d’incompétence parentale
- Culpabilité excessive envers le bébé
- Repli sur soi (retrait social, isolement)
- Anxiété excessive
- Irritabilité
- Détachement émotionnel et/ou physique avec le bébé
- Pensées intrusives
Même si les mères sont davantage touchées par la dépression post-partum, il est estimé qu’environ 10 % des pères en souffrent également dans la première année de vie du bébé. Au-delà de cette période, ce sentiment de fatigue et de déprime en lien avec la dynamique familiale peut aussi s’expliquer par un burnout parental.
Le burnout parental
On entend parler régulièrement du burnout professionnel en référence aux symptômes qui se développent après une exposition au stress chronique. C’est-à-dire que l’employé se trouve au centre d’un déséquilibre entre les demandes qui lui sont faites et les ressources qui sont mises à sa disposition pour y répondre. Ce parallèle s’applique également au domaine de la parentalité. Plus précisément, le burnout parental se caractérise par quatre éléments :
- L’épuisement dans le rôle de parent
Se sentir épuisé, vidé, dépassé. Cet épuisement peut se manifester au niveau émotionnel (ex. : le sentiment d’être vidé), cognitif (ex. : la difficulté à se concentrer) et/ou physique (ex. : la fatigue). - La perte de plaisir dans le rôle de parent
En plus de ressentir régulièrement un sentiment de trop-plein, le parent ne parvient plus à trouver du plaisir dans ce qu’il aimait de son rôle. - La distanciation affective avec les enfants
Le parent se désengage de la relation qu’il a avec ses enfants, entre autres parce qu’il n’a plus d’énergie, autant dans le quotidien familial que dans les démonstrations d’amour. - Le contraste
En réalisant qu’il n’est plus comme avant dans son rôle de parent, celui-ci est confronté au fait qu’il n’est pas celui qu’il veut être. C’est alors qu’il peut ressentir de la honte et d’autres symptômes dépressifs.
Que ce soit pour le cas d’un baby blues, d’une dépression post-partum ou d’un burnout parental, quelques éléments peuvent soutenir votre santé psychologique et votre dynamique familiale :
- Ouvrez-vous aux gens de confiance qui vous entourent (famille, amis, etc.) afin de mobiliser votre réseau pour vous aider dans le quotidien;
- Prenez soin de votre hygiène de vie (sommeil, alimentation, activité physique, etc.);
- Débutez une psychothérapie pour mieux comprendre, reconnaître et intervenir sur les éléments de votre parentalité;
- Contactez votre médecin pour explorer la possibilité d’intégrer un traitement pharmacologique.
Il est important de vous rappeler que vous n’êtes pas seul et que vous n’avez pas à vivre vos difficultés de façon isolée. Beaucoup de parents se culpabilisent quant à leur état et l’effet sur le développement de leurs enfants ou ressentent même de la honte. La première étape vers le rétablissement est d’en prendre conscience. Pour votre bien et celui de votre famille.