Cet article est tiré du volume 003 de l’édition papier d’Infuse magazine : « Se reconnecter et adapter sa parentalité », que vous pouvez vous procurer sur notre boutique en ligne.
Crédit photo : Logan Mackay
Émilie Desjarlais est une mère monoparentale qui est à la fois styliste d’intérieur et créatrice de contenu. On l’aime pour son authenticité désarmante et ses décors minimalistes et épurés qui font rêver, qu’elle nous partage à travers sa réalité de solomom. Un vent de fraîcheur sur les réseaux sociaux qui montre le vrai autant que le beau.
Comment as-tu vécu la transition de devenir maman?
Au moment de devenir maman, je n’ai pas réellement pris conscience de cette transition étant donné que je suis tombée enceinte en voyage et que tout s’est enchaîné rapidement. Je pense que pour moi, prendre soin d’un petit humain était quelque chose d’instinctif. Je suis l’aînée de quatre enfants d’un père monoparental, alors j’ai développé très jeune mon côté maternel et ma débrouillardise.
Je pense que j’ai trouvé la transition de la garderie à l’école plus difficile que la transition de devenir maman. Haha! Les responsabilités qui venaient avec la maternité ne représentaient pas un aussi gros défi pour moi que la gestion et l’organisation du quotidien. Manger un bol de céréales pour souper trois soirs de suite, c’est cute quand tu viens de déménager en appartement, mais un peu moins quand tu as 33 ans avec un enfant de 6 ans. Devenir maman m’a définitivement apporté cette structure qui manquait à mon quotidien.
Être maman en solo t’amène-t-il des défis supplémentaires?
Oui, certainement, mais c’est la seule réalité que je connais. Donc, pour moi, c’est ma normalité. Je n’ai assurément pas la même liberté/flexibilité que plusieurs parents, mais je me rassure en me disant que ma fille ne sera pas petite pour toujours et que j’aurai passé chaque moment de son enfance avec elle. 🙂 Indéniablement, la charge mentale et financière est un facteur qui peut donner le vertige par moment, mais je crois que c’est la réalité de plusieurs parents qui élèvent un enfant en solo. À la fin de la journée, je fais de mon mieux et au meilleur de mes connaissances avec tout mon amour.
Ce qui a été le plus difficile pour moi, c’est l’isolement que j’ai vécu la première année. Quand je suis tombée enceinte, mes amies n’étaient pas à la même étape de leur vie. Ma fille avait un grand besoin de proximité et avait des difficultés d’endormissement, donc elle ne s’est pas fait garder avant ses trois ans. Le bon côté des choses, c’est que grâce à cette période de ma vie, j’ai développé ma plateforme Instagram @brookandpeony qui est aujourd’hui mon travail à temps plein et l’endroit où j’ai connecté avec plusieurs nouvelles personnes.
Comment arrives-tu à prendre soin de toi dans cette réalité?
En étant travailleuse autonome, ça me permet d’avoir un horaire plus flexible, donc je trouve des moments pour aller chez une ostéopathe, une acupunctrice et un psychologue. Je suppose que c’est ma manière de prendre soin de moi en ce moment. 🙂 Mettons que je mériterais tout de même une retraite silencieuse de deux semaines loin dans les bois. Je crois que tous les parents, en solo ou pas, se sont mis de côté les deux dernières années. Tranquillement, avec le retour à la normale, j’espère retrouver des moments pour profiter de la vie sans être à bout de souffle.
Que dirais-tu à Émilie sans enfant?
Qu’elle a beaucoup trop de temps libre! Haha! Aussi, qu’elle est capable de beaucoup plus qu’elle le croit. Apprendre à me faire confiance est venu avec la soloparentalité. Ma fille est une très bonne mentore pour tout ce qui a trait à la confiance en soi et à la négociation. Autant nous sommes très différentes sur plusieurs points, autant elle me fait comprendre des parties de moi qui auraient été difficiles d’accepter et de comprendre sans enfant. « Give yourself grace », comme ils disent!