Apprendre à méditer, ce n’est pas comme apprendre à tricoter ou à jouer du ukulélé. On ne développe pas des habiletés manuelles, mais des façons d’être et de percevoir. C’est abstrait : tout se passe à l’intérieur, dans l’invisible et l’intangible. Comment s’y prendre? Cet article présente trois conseils simples pour se mettre dans un état d’esprit propice et, ainsi, préparer le terrain à une méditation fructueuse. Il sera question non pas de quoi faire, mais de comment être. La posture mentale est au cœur de la pratique.
Ne rien attendre
Avant votre séance, laissez de côté vos idées sur ce qu’une méditation est « censée » être et sur comment vous « devriez » vous sentir. Ne cherchez rien de spécial ou de sensationnel : ouvrez-vous simplement à votre moment présent, tel qu’il est, sans juger. C’est tout. La détente est au rendez-vous? C’est parfait. L’ennui est au rendez-vous? Parfait aussi. Rien ne se produit? Tout aussi parfait. Décrochez du désir d’un résultat X ou Y et reliez-vous à votre expérience brute, dans l’ici et maintenant, même si elle n’est pas plaisante.
Les attentes nous sortent de la présence. Elles détournent l’esprit vers ce qu’on aimerait vivre et nous déconnectent de ce qu’on est en train de vivre. Mais c’est précisément quand on s’unit au moment présent qu’opère la magie de la pleine conscience. Quand on dit « oui » à ce qui est là, ici. Plus on lâche prise sur nos attentes, plus on relâche la tension et plus on permet à la méditation de porter fruit.
Hélas, même si on entame une méditation en se disant « Ok, je me détache de mes attentes », notre esprit n’obéira pas forcément à nos volontés. Ce grand rebelle risque de n’en faire qu’à sa tête et de générer un paquet d’attentes, malgré tout : que notre mal de dos cesse, qu’on vive un moment d’extase, que notre stress disparaisse, qu’on gagne en clarté, que tatati, que tatata. Il suffit d’observer le tourbillon d’attentes dans l’esprit, sans s’y cramponner ou essayer de le chasser. C’est une expérience comme une autre. Accueillez-la.
Décrocher du « faire »
La méditation nous invite à faire quelque chose de dépaysant : ne rien faire. Suspendre toute forme de lutte, de quête ou de contrôle. Elle nous convie à basculer vers le mode « être », pour revenir dans le ressenti, l’écoute, la contemplation, le laisser-aller, la réceptivité, ici et maintenant.
Le cerveau est doté de capacités fabuleuses : analyser, réfléchir, imaginer, rêver, résoudre des problèmes, revisiter le passé, anticiper l’avenir, etc. Cela dit, durant la méditation, détachez-vous de ces activités mentales pour plutôt cultiver la présence attentive. Il n’y a pas de mission ni de destination. Pas de prochaine étape. Vous n’avez aucun objectif à accomplir, nulle part où aller, rien à changer. Vous n’avez pas à essayer activement de devenir une meilleure version de vous-même.
Le temps de la séance, autorisez-vous pleinement l’inaction. Peut-être que ce sera inconfortable, que vous sentirez monter une pression ou une urgence d’agir plus forte que vous, avec de l’impatience, un sentiment d’être inutile ou de la culpabilité. Peut-être que vous bâillerez aux corneilles, voire frôlerez le sommeil, parce qu’il manquera de piment et de stimuli. Déposez-vous dans une présence alerte, amicale et ouverte, à même d’accueillir le va-et-vient de toutes ces expériences. Permettez-vous de simplement être là où vous êtes, en contact avec vous-mêmes et le monde autour.
Oublier la performance
Durant la méditation, vous n’avez rien à réussir, à maîtriser ou à prouver. Vous n’avez pas à atteindre un certain niveau de calme, ni un état de conscience particulier. Il n’y a pas une seule bonne expérience : votre expérience est juste et parfaite en elle-même, peu importe sa forme et son déploiement. Vos pensées partent dans tous les sens? Ce n’est pas un problème à résoudre, juste un phénomène à observer. Vous tombez dans la lune? Les moments de distraction ne sont pas des erreurs à éviter, juste des mouvements de l’esprit à noter. Toutes ces expériences font partie de l’entraînement qu’est la méditation.
Oubliez votre idée de « bien » méditer : vous n’avez pas à rester immobile du début à la fin, ni à moins penser, ni à avoir l’air zen. Si vous faites une méditation guidée, vous n’avez pas à obéir strictement aux consignes. Elles se veulent des invitations souples, et non des instructions rigides à suivre à la lettre, étape par étape. Par exemple, si vous entendez « Observez votre souffle. Sa température, son mouvement, son rythme, sa profondeur », ça ne veut pas dire que vous devez scrupuleusement observer : 1) sa température, 2) son mouvement, 3) son rythme, 4) sa profondeur.
Les consignes sont des pistes imparfaites pour nous mener à l’état méditatif. Les mots sont des panneaux routiers. De petites enseignes lumineuses, en forme de flèche, qui indiquent « Par ici ». Ils ne dictent rien. Ils pointent simplement vers où aller pour accéder à la pleine conscience, un espace clair et ouvert.
Ces trois clés ont le pouvoir de vous ouvrir à une méditation plus profonde et bénéfique encore. Cela dit, avant de commencer une séance, ne vous cassez pas la tête avec ce concept de « bonne méditation ». Abordez-la avec confiance, le cœur et l’esprit ouverts. Votre pratique mûrira naturellement au fil du temps. L’essentiel, c’est que vous méditiez. Vous avez osé vous arrêter et, juste ça, c’est extraordinaire.
Trois clés pour méditer en pleine conscience
Apprendre à méditer, ce n’est pas comme apprendre à tricoter ou à jouer du ukulélé. On ne développe pas des habiletés manuelles, mais des façons d’être et de percevoir. C’est abstrait : tout se passe à l’intérieur, dans l’invisible et l’intangible. Comment s’y prendre? Cet article présente trois conseils simples pour se mettre dans un état d’esprit propice et, ainsi, préparer le terrain à une méditation fructueuse. Il sera question non pas de quoi faire, mais de comment être. La posture mentale est au cœur de la pratique.
Ne rien attendre
Avant votre séance, laissez de côté vos idées sur ce qu’une méditation est « censée » être et sur comment vous « devriez » vous sentir. Ne cherchez rien de spécial ou de sensationnel : ouvrez-vous simplement à votre moment présent, tel qu’il est, sans juger. C’est tout. La détente est au rendez-vous? C’est parfait. L’ennui est au rendez-vous? Parfait aussi. Rien ne se produit? Tout aussi parfait. Décrochez du désir d’un résultat X ou Y et reliez-vous à votre expérience brute, dans l’ici et maintenant, même si elle n’est pas plaisante.
Les attentes nous sortent de la présence. Elles détournent l’esprit vers ce qu’on aimerait vivre et nous déconnectent de ce qu’on est en train de vivre. Mais c’est précisément quand on s’unit au moment présent qu’opère la magie de la pleine conscience. Quand on dit « oui » à ce qui est là, ici. Plus on lâche prise sur nos attentes, plus on relâche la tension et plus on permet à la méditation de porter fruit.
Hélas, même si on entame une méditation en se disant « Ok, je me détache de mes attentes », notre esprit n’obéira pas forcément à nos volontés. Ce grand rebelle risque de n’en faire qu’à sa tête et de générer un paquet d’attentes, malgré tout : que notre mal de dos cesse, qu’on vive un moment d’extase, que notre stress disparaisse, qu’on gagne en clarté, que tatati, que tatata. Il suffit d’observer le tourbillon d’attentes dans l’esprit, sans s’y cramponner ou essayer de le chasser. C’est une expérience comme une autre. Accueillez-la.
Décrocher du « faire »
La méditation nous invite à faire quelque chose de dépaysant : ne rien faire. Suspendre toute forme de lutte, de quête ou de contrôle. Elle nous convie à basculer vers le mode « être », pour revenir dans le ressenti, l’écoute, la contemplation, le laisser-aller, la réceptivité, ici et maintenant.
Le cerveau est doté de capacités fabuleuses : analyser, réfléchir, imaginer, rêver, résoudre des problèmes, revisiter le passé, anticiper l’avenir, etc. Cela dit, durant la méditation, détachez-vous de ces activités mentales pour plutôt cultiver la présence attentive. Il n’y a pas de mission ni de destination. Pas de prochaine étape. Vous n’avez aucun objectif à accomplir, nulle part où aller, rien à changer. Vous n’avez pas à essayer activement de devenir une meilleure version de vous-même.
Le temps de la séance, autorisez-vous pleinement l’inaction. Peut-être que ce sera inconfortable, que vous sentirez monter une pression ou une urgence d’agir plus forte que vous, avec de l’impatience, un sentiment d’être inutile ou de la culpabilité. Peut-être que vous bâillerez aux corneilles, voire frôlerez le sommeil, parce qu’il manquera de piment et de stimuli. Déposez-vous dans une présence alerte, amicale et ouverte, à même d’accueillir le va-et-vient de toutes ces expériences. Permettez-vous de simplement être là où vous êtes, en contact avec vous-mêmes et le monde autour.
Oublier la performance
Durant la méditation, vous n’avez rien à réussir, à maîtriser ou à prouver. Vous n’avez pas à atteindre un certain niveau de calme, ni un état de conscience particulier. Il n’y a pas une seule bonne expérience : votre expérience est juste et parfaite en elle-même, peu importe sa forme et son déploiement. Vos pensées partent dans tous les sens? Ce n’est pas un problème à résoudre, juste un phénomène à observer. Vous tombez dans la lune? Les moments de distraction ne sont pas des erreurs à éviter, juste des mouvements de l’esprit à noter. Toutes ces expériences font partie de l’entraînement qu’est la méditation.
Oubliez votre idée de « bien » méditer : vous n’avez pas à rester immobile du début à la fin, ni à moins penser, ni à avoir l’air zen. Si vous faites une méditation guidée, vous n’avez pas à obéir strictement aux consignes. Elles se veulent des invitations souples, et non des instructions rigides à suivre à la lettre, étape par étape. Par exemple, si vous entendez « Observez votre souffle. Sa température, son mouvement, son rythme, sa profondeur », ça ne veut pas dire que vous devez scrupuleusement observer : 1) sa température, 2) son mouvement, 3) son rythme, 4) sa profondeur.
Les consignes sont des pistes imparfaites pour nous mener à l’état méditatif. Les mots sont des panneaux routiers. De petites enseignes lumineuses, en forme de flèche, qui indiquent « Par ici ». Ils ne dictent rien. Ils pointent simplement vers où aller pour accéder à la pleine conscience, un espace clair et ouvert.
Ces trois clés ont le pouvoir de vous ouvrir à une méditation plus profonde et bénéfique encore. Cela dit, avant de commencer une séance, ne vous cassez pas la tête avec ce concept de « bonne méditation ». Abordez-la avec confiance, le cœur et l’esprit ouverts. Votre pratique mûrira naturellement au fil du temps. L’essentiel, c’est que vous méditiez. Vous avez osé vous arrêter et, juste ça, c’est extraordinaire.
Si vous souhaitez aller plus loin et expérimenter, voici un lien vers une méditation guidée sur la respiration, tirée du podcast Les méditations (im)parfaites .
Visitez également la section audio du infusemagazine.ca, pour découvrir une foule de méditations guidées.
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