S’il y a bien une résolution qui peut faire une énorme différence sur l’ensemble de votre santé en 2019, c’est assurément de prendre soin de votre flore intestinale. Oui, oui, on vous parle encore de votre fameux microbiote!
Vous connaissez peut-être déjà le lien important entre la santé de la flore intestinale et votre digestion, ou même votre humeur; d’ailleurs, je vous invite fortement à lire ou relire mon article dans lequel j’explique en détail l’influence que les bonnes bactéries qui colonisent votre intestin ont sur votre santé mentale et la gestion de votre stress, en plus de vous partager différents trucs et aliments à préconiser pour une flore intestinale en santé.
Des bienfaits méconnus
Outre les bienfaits sur la digestion ainsi que le lien entre l’intestin et les bactéries résidant dans celui-ci, ce que peu de gens savent, c’est que la qualité de votre flore influe sur bien d’autres aspects de votre santé. Par exemple, que vous souffriez d’eczéma, d’acné ou de psoriasis, le fait de nourrir les bonnes bactéries dans votre intestin peut avoir une influence majeure sur l’organe fragile qu’est votre peau. La peau étant ce qu’on appelle un exutoire (une porte de sortie) pour les toxines, lorsque le système digestif fonctionne bien, la santé et l’apparence de votre peau en bénéficient systématiquement.
De même, votre corps étant capable de synthétiser (donc produire) certaines vitamines, dont la vitamine K, lorsque votre flore est en pleine santé, cette fonction biologique peut se dérouler de façon optimale puisque ce processus de synthétisation se déroule dans votre intestin.
Finalement, de plus en plus d’études démontrent que l’obésité peut avoir un lien avec un débalancement de notre flore. En effet, en étudiant les souches de bactéries qui colonisent des sujets minces ainsi que des sujets obèses, les chercheurs ont dénoté des différences importantes, entre autres au niveau du nombre de souches retrouvées – les sujets minces ont tendance à présenter une plus grande variété de souches. Bref, si maintenir un poids santé est l’un de vos objectifs pour 2019, pensez à chouchouter votre flore!
Chacun sa spécialité
D’ailleurs, il est prouvé que différentes souches de bonnes bactéries ont leur spécialité. À titre d’exemple, la famille des Bifidobacterium aide entre autres à traiter la diarrhée du voyageur et la constipation. La spécialité du Bifidobacterium bifidum est d’empêcher la prolifération des mauvaises bactéries. Le Bifidobacterium longum, la souche la plus importante qu’on retrouve dans notre corps, supporte entre autres le système immunitaire.
Du côté de la famille des Lactobacillus, la plupart des souches préviennent la prolifération des mauvaises bactéries. C’est pourquoi elles sont particulièrement utiles dans la production de certains aliments, comme le yogourt, la choucroute et d’autres produits fermentés, car elles permettent la conservation des aliments. Le Lactobacillus gasseri réduirait non seulement l’inflammation dans le corps, mais contribuerait aussi à la perte de poids. Le Lactobacillus acidophilus, la souche qu’on retrouve le plus souvent dans les suppléments de probiotiques, aurait des propriétés antibiotiques, en plus de contribuer à l’absorption des nutriments en protégeant l’intégrité de la muqueuse intestinale.
La meilleure façon de vous assurer d’aller chercher le maximum de bénéfices demeure d’éviter les aliments transformés et d’adopter une alimentation variée, tout particulièrement par rapport aux aliments contenant des fibres (solubles et insolubles), puisque ces dernières contribuent à une saine fermentation dans votre intestin, menant à une plus grande diversité de souches. Si vous décidez de donner un coup de pouce à votre flore en ajoutant un supplément de probiotiques à votre routine, optez pour un produit contenant plusieurs souches différentes.
Bref, comme vous pouvez le voir, en prenant soin de votre santé intestinale, vous pouvez avoir une influence majeure sur plusieurs aspects de votre santé. Les bonnes bactéries « multifonctions » de votre intestin sont comme le couteau suisse de votre santé, le Gregory Charles de votre bien-être!
Quand l’échange de bactéries guérit
Pour vous donner une idée de la puissance de l’impact des bonnes bactéries, les chercheurs se tournent de plus en plus vers des recherches leur permettant de démontrer comment une flore en mauvais état peut être un facteur déterminant dans l’apparition de certaines malades. J’aime tout particulièrement lire les écrits du Dr. David Perlmutter à cet effet; dans son plus récent livre Brain Maker, il aborde entre autres les liens possibles entre de nombreuses maladies dégénératives ainsi que cognitives.
Une technique fascinante (mais peu ragoûtant, je vous l’accorde!) qui attire particulièrement l’attention désormais, est la bactériothérapie fécale. En résumé, on transplante un échantillon fécal (et donc, les bonnes bactéries qu’il contient) d’un donneur en santé vers un patient souffrant d’une condition particulière. Incroyable, mais dans de nombreux cas, la technique fonctionne et une amélioration partielle ou complète des symptômes est observée! Par exemple, des sujets souffrant de la bactérie C difficile et ne réagissant pas aux antibiotiques réussissent enfin à se remettre de leur infection, alors que des sujets obèses, à qui on a implanté des bactéries provenant d’un donneur mince, réussissent enfin à perdre du poids.
Un chercheur de Harvard, le docteur Max Nieuwdorp, qui s’intéresse tout particulièrement au diabète de type 2, a quant à lui réussi à renverser de nombreux biomarqueurs liés à cette maladie en utilisant cette fameuse technique de bactériothérapie fécale chez des patients participant à ses études. De plus en plus d’études sont réalisées dans cette lignée afin d’évaluer tout le potentiel que peuvent avoir les bactéries bénéfiques sur la prévention et le traitement de nombreuses maladies.
Encore plus de façons d’optimiser la qualité de la flore
Outre les trucs qu’on connaît bien pour prendre soin de sa flore, tels que d’éviter le sucre et l’alcool, de bien gérer son niveau de stress, et de consommer des aliments fermentés, d’autres petits trucs un peu moins connus peuvent vous donner un coup de pouce:
- Tout d’abord, allez jouer dehors! Le fait que nous vivions de moins en moins dans la nature a un effet négatif sur notre microbiome. En effet, en plus d’être géniale pour notre moral, l’exposition à la terre et aux animaux amène un bénéfice majeur pour notre flore, puisqu’elle nous permet d’entrer en contact avec une grande variété de bactéries, ce qui aide à coloniser notre intestin. D’ailleurs, de plus en plus d’études démontrent que les enfants élevés avec des animaux, tout particulièrement les chiens, ont moins de risques de développer des allergies.
- Essayez d’intégrer le collagène dans votre alimentation : qu’on l’achète en poudre (personnellement, j’apprécie particulièrement la marque Organika), ou que vous prépariez un bon bouillon de poulet ou de bœuf maison1, le collagène est extraordinaire pour la santé de votre muqueuse intestinale et supporte donc les nombreuses fonctions de votre flore. Pour les pesco-végétariens, sachez que certaines marques offrent maintenant des suppléments de collagène marin.
- Consommez régulièrement des aliments mucilagineux comme le chia, le lin et les pommes.
- Dans le même ordre d’idée, pensez aux plantes qui ont un effet bénéfique sur la muqueuse intestinale, comme la réglisse ou la guimauve, que vous pouvez utiliser en tisane, ou l’Aloe Vera, dont le jus ou le gel se trouvent facilement en pharmacie.
1Attention : pour vous assurer de bien retirer le collagène des os lorsque vous vous faites un bouillon, il est important de laisser mijoter les os à feu doux au moins 24 heures. Je vous conseille évidemment d’opter pour un poulet ou une pièce de boeuf biologique.