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Lorsqu’on s’inscrit à une formation en enseignement du yoga, on s’attend souvent à un parcours qui nous apprendra à mieux décortiquer les postures, à bien ajuster ses élèves et à créer des enchaînements fluides et sécuritaires pour nos futures classes. Mais le yoga, c’est tellement plus que tout cela. C’est avant tout une philosophie, incluant un vaste éventail de pensées et d’éthiques de pratique.
J’ai donc choisi de vous présenter aparigraha, le dernier des yamas (observances morales) faisant partie des 8 branches du yoga selon Patanjali (reconnu comme le premier codificateur du yoga). Dans le sens pur du sanskrit, aparigraha veut dire « la non-possessivité » ou le « non-attachement », qui à mon avis se prête bien à ce thème.
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Concrètement, aparigraha nous apprend à mettre l’accent sur l’action et non le résultat, sur la gratitude de ce que nous « possédons » déjà, plutôt que sur le désir d’accumuler constamment. Le simple fait de réduire sa consommation et de diminuer l’importance qu’on attribue à nos « choses », peut être extrêmement libérateur. Ce n’est pas pour rien que le concept du minimalisme devient de plus en plus courant de nos jours. Lorsqu’on a moins de choses à entretenir, à payer, à désirer, on peut plus facilement rediriger notre attention vers ce qui compte vraiment – la famille, nos relations, nos passions, nos rêves, et ainsi cultiver, selon moi, ce qui est le plus difficile, mais sans doute le plus enrichissant, le contentement.
Dans cette chronique, j’aimerais vous présenter quelques outils que j’applique régulièrement dans le but de vous aider à mettre en pratique aparigraha, non seulement dans le contexte du ménage printanier, mais aussi dans vos réflexions quotidiennes.
1. Réévaluez la nécessité de certaines possessions.
Lorsque je fais un grand ménage chez moi, j’en profite toujours pour réévaluer la nécessité de certaines possessions dans ma maison. Pour m’aider à laisser aller certaines choses, j’aime me poser les questions suivantes :
- Est-ce que cet objet m’apporte un sentiment de bonheur lorsque je le regarde ou je le porte?
- Est-ce que je l’utilise régulièrement ou est-ce qu’il dort depuis des années dans le fond de mon armoire?
- Est-ce que je le trouve beau? Est-ce qu’il embellit la pièce où il se trouve?
- Est-ce qu’il apporte un avantage réel à ma vie?
- Est-ce que je passe plus de temps à le nettoyer qu’à l’utiliser?
- Est-ce que je connais quelqu’un qui pourrait mieux en profiter que moi?
2. N’encombrez pas votre espace avec des items inutiles.
Aussi, avant d’acheter tout objet, voire aliment, j’aime me poser les questions suivantes afin de m’assurer de rester dans mon budget et de ne pas encombrer mon espace avec des items inutiles:
- Est-ce que j’en ai vraiment besoin?
- D’où vient ce produit, comment s’est-il rendu jusqu’ici?
- Est-ce que j’encourage une compagnie qui est en lien avec mes valeurs lorsque je choisis d’acheter cet item?
- Est-ce que cet item est néfaste/bénéfique pour ma santé et/ou la santé de mes proches (animaux, enfants, voire environnement)?
- Pourrais-je l’emprunter ou l’acheter usagé?
Petit truc : si vous pensez vraiment avoir besoin d’un item, essayez de ne pas l’acheter et de voir si vous le voulez toujours après une ou deux semaines (j’ai tellement sauvé d’argent de cette façon!). Souvent, on se procure quelque chose et on reçoit une satisfaction instantanée, mais celle-ci s’effrite en très peu de temps. Lorsqu’on ne l’achète pas tout de suite, et que le désir persiste, on sait que l’achat en vaut peut-être la peine, et que ce n’est pas simplement un coup de tête.
3. Exprimez de la gratitude pour ce que vous avez déjà!
Exprimez de la gratitude pour ce que vous avez déjà! Petit truc pour y arriver : le matin, prenez quelques moments en silence pour énumérer 5 choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant(e)s. Répétez l’exercice au coucher. Lorsqu’on met l’accent sur ce que l’on a déjà, ce dont on pense avoir besoin pour être heureux perd souvent de son attrait.
Finalement, lorsqu’on se permet de relâcher (autant nos objets, que nos pensées, voire même certaines relations dites toxiques), on crée de la place pour grandir et s’épanouir davantage. On ouvre la porte pour du nouveau. On se libère, dans tous les sens. Ce qui encombre notre espace encombre aussi notre esprit, nos pensées, et peut même venir bloquer notre énergie créatrice.
Si vous vous sentez étourdi(e)s ou étouffé(e)s par vos possessions, c’est le temps d’ouvrir les fenêtres et de commencer le grand ménage! Commencez petit et tranquillement, vous allez voir qu’il n’est pas si difficile de laisser aller certaines possessions. Que c’est même très agréable! 😉
Et pour conclure, je vous laisse sur une citation inspirante, qui, je l’espère, vous motivera à pratiquer aparigraha :
« Be content with what you have; rejoice in the way things are. When you realize there is nothing lacking, the whole world belongs to you. »
– Lao Tzu.