Cet article est tiré du volume 002 de l’édition papier d’Infuse magazine : « Se connaître et apprendre à s’aimer tel que l’on est », que vous pouvez vous procurer sur notre boutique en ligne.
Eliane Duquet, souvent reconnue comme youtubeuse et créatrice de contenu, est avant tout une femme, une mère et une conjointe que l’on voudrait tous comme amie. Franche, authentique, attachante et drôle, elle aborde avec légèreté autant que profondeur des sujets qui se doivent d’être adressés. Elle est une douce revendicatrice de l’importance de s’apprécier tel que l’on est, peu importe le corps dans lequel nous sommes nés! Elle nous inspire à nous regarder avec les yeux du cœur plutôt qu’à nous voir selon les nombreux standards de beauté imposés par notre société. Avec ouverture, franchise et transparence, elle nous partage sa relation d’hier à aujourd’hui avec l’amour qu’elle se porte à elle-même.
Comment décrirais-tu ta relation avec toi-même? Est-ce que celle-ci a évolué au fil des années?
Le premier mot qui me vient en tête, c’est l’indulgence. Je dirais que j’ai appris, dans les dernières années, à me donner un break et à arrêter de constamment me juger ou d’exiger plus de ma personne, autant personnellement que professionnellement. On vit dans un monde où la pression de performance se fait sentir à tellement de niveaux, et c’est vraiment difficile de se trouver « assez ». Assez beau, assez productif au travail, assez engagé dans des causes importantes, assez passionné par des projets stimulants, assez présent pour notre famille et nos amis, assez en amour avec notre chum ou notre blonde, assez tout!
C’est tellement libérateur de se permettre de ralentir et surtout d’accepter qu’on ne sera jamais en mesure de tout faire ou de plaire à tout le monde sans que notre santé mentale en prenne un coup. Ça me rend presque émotive d’écrire ces lignes parce que je n’aurais clairement pas répondu la même chose il y a quelques années. J’imagine que c’est signe que j’ai fait beaucoup de travail sur moi. Évidemment, j’ai mes moins bonnes journées comme tout le monde, mais somme toute, je considère que la vie est trop courte pour constamment se taper sur la tête plutôt que de mettre en lumière ce qui nous rend fier de la personne que l’on est, tout simplement.
Comment prends-tu soin de toi, pour te sentir bien avec toi et les autres le plus souvent possible?
Étant une personne assez présente sur les réseaux sociaux, je trouve que cet environnement peut devenir un peu anxiogène par moment. Lorsque j’en ressens le besoin, je me déconnecte pendant quelques jours tout simplement. Ça m’arrive de plus en plus de le faire, et c’est rassurant de réaliser que je suis vraiment capable de « décrocher » et de ne pas me sentir mal du tout. C’est quelque chose que je me permettais beaucoup moins de faire avant par peur que les gens me trouvent paresseuse ou qu’ils se désintéressent, mais je considère que c’est plus important de me respecter là-dedans que de le faire par obligation.
Une autre chose qui m’aide à prendre soin de moi, c’est de demander de l’aide! Je suis devenue maman pour la première fois en pleine pandémie et on dirait que je me suis habituée à ce contexte d’isolement et d’être avec ma fille 24/7. Maintenant que les choses se sont un peu calmées, ça me fait du bien de pouvoir m’offrir des moments pour me retrouver et penser à mes projets en dehors de mon rôle de mère.
Qu’aurais-tu aimé te faire dire lorsque tu étais plus jeune? À l’adolescence, par exemple?
De prendre mon temps pour apprendre à réellement me connaître. Je trouve qu’on est tellement rushés de trouver notre voie, de savoir exactement qui on est, ce qui nous passionne et ce qu’on veut faire dans la vie sans avoir le temps d’expérimenter. J’aurais aimé qu’on me dise que rien ne presse et que c’était correct de faire des erreurs et de ne pas savoir du premier coup. Parce que la vie, c’est une série d’apprentissages.
J’aurais également aimé qu’on me dise que mon corps n’avait pas besoin de changer pour être heureuse. Que la minceur n’était pas signe de réussite ou de bonheur assuré. Que la confiance en soi ne passe pas par le physique comme on nous le laisse souvent croire. Nous sommes en constant changement et notre poids continuera de fluctuer, tandis que notre corps continuera de vieillir qu’on le veuille ou non. Je trouve que de fonder notre amour-propre sur ces aspects est voué à l’échec puisque nous n’aurons jamais le parfait contrôle, et le moindre changement sera en mesure de nous affecter et de nous faire douter de notre valeur.
Comme le dirait notre cher Petit Prince, « l’essentiel est invisible pour les yeux ».