Crédit photo : Juk Photographe
J’ai des souvenirs d’enfance où on allait faire réparer nos chaussures chez le cordonnier, on rapportait les bouteilles de soda en verre à l’épicerie, on prenait son filet pour aller faire les commissions. C’est vrai que je viens d’un pays où il y a encore très peu de temps (car le règne du plastique prend de l’ampleur partout…), le recyclage était la norme. On récupérait les vêtements et les jouets des plus grands, on réparait, on donnait, on achetait d’occasion. Chaque objet avait 2, 3 ou 4 vies.
Et un jour, je suis allée étudier au pays de la gastronomie, certes, mais aussi des plats surgelés, des cadeaux en plastique dans les paquets de céréales, des emballages plastiques, et des raisins sans pépins. (Je sais, ce n’est pas le thème d’aujourd’hui, mais cela restera toujours mon plus grand choc.) Pratique : plus besoin de cuisiner, d’éplucher ses fruits, ni même de réparer ses chaussures. Il suffit d’en racheter à l’épicerie, c’est même parfois moins cher.
Oui, mais… après un court temps à découvrir les surprises de la surconsommation (ça vous dit quelque chose, les « un cadeau offert pour 2 produits achetés »?), je me suis interrogée sur où allaient tous ces emballages, tous ces articles, toutes ces patentes, tous ces déchets. Et j’ai donc décidé de commencer, à mon rythme (parce que bon, je n’allais pas devenir ermite direct!), un mode de vie avec moins de déchets pour la planète et au passage, pour mon corps. Les deux étant à mon sens indissociables.
Je vous donne donc quelques astuces qui m’ont aidée dans cette démarche dans la cuisine, car même si je parle surtout d’alimentation, le zéro déchet s’applique à d’autres domaines (voir cet article sur les produits en plastique faciles à retirer de son quotidien).
Mais avant de vous focaliser (et donc de culpabiliser) sur tout ce que vous ne faites pas encore, sur le chemin à parcourir, pensez bien que chacun peut y aller de manière progressive, à son propre rythme. C’est exactement ce qu’on vous dit dans les cours de cuisine santé de l’Académie Végétale. Le plus important, c’est d’y aller avec simplicité. Dites-vous qu’en fin de compte, vous allez gagner du temps, de l’argent… et du bien-être.
Préférer les plats faits maison aux plats préparés
D’abord, parce que c’est vraiment meilleur. Avez-vous déjà goûté du vrai lait d’amande ou du houmous maison? Rien à voir avec les produits trouvés en magasin. Genre vraiment rien. Non seulement c’est meilleur au goût, mais en plus, on n’y retrouve pas de conservateurs ou autres additifs, et c’est plus écologique. Et une fois qu’on se rend compte à quel point c’est facile, rapide et plaisant, on ne s’en passe plus. Il y a énormément de recettes qu’on peut faire à la maison plutôt que de les acheter :
- du jus, avec un extracteur à jus;
- du lait de noix;
- des smoothies, avec un mélangeur;
- de la moutarde (oui, oui, on l’oublie, mais c’est une préparation comme une autre);
- des sauces à salade (il y a justement un cours sur le sujet à l’Académie Végétale);
- de la sauce tomate;
- du pesto;
- de la mayonnaise (comme dans cet article sur comment faire de la mayonnaise maison ou la remplacer);
- du chocolat (comme dans cet article sur comment faire du chocolat cru maison);
- des collations des petits (et des plus grands);
- de la confiture;
- du granola;
- du kombucha et du kéfir de fruits;
- de la choucroute et d’autres lactofermentations;
- du yogourt (à l’Académie Végétale, on vous apprend même en ligne à en faire du végane);
- … et plusieurs autres!
Et si vous manquez d’inspiration, l’Académie Végétale offre de nombreux cours où vous apprendrez toutes ces techniques, notamment les cours nommés :
Modifier sa façon de consommer : plus de bio et de local…et moins d’emballage
En 2019, on trouve des trésors de la modernité à l’épicerie : genre la banane déjà épluchée ou l’avocat déjà coupé en deux (et celui-ci ne brunit pas contrairement à celui de chez vous; étrange, non?); ou encore des mandarines déjà épluchées.
En limitant (ou en refusant) les produits suremballés ou dont nous n’avons pas vraiment besoin, nous influençons les épiceries, nous faisons modifier les décisions marketing des entreprises…qui suivent tout simplement la demande.
En achetant des fruits et légumes biologiques, vous pouvez manger leur peau : plus de vitamines et moins de gaspillage! (Sauf pour les oranges ou les citrons…quoi que! Je vous partage un de mes articles sur quoi faire avec les épluchures d’agrumes).
En prenant son café dans une tasse La Tasse, en buvant dans une gourde, ou en ayant une boîte à lunch, vous éviterez les bouteilles en plastique et vous ne jetterez pas votre tasse à café en plastique au bout de 5 minutes.
En faisant ses commissions au marché, ou bien sûr, en souscrivant à un panier bio, c’est plus facile de trouver des légumes sans étiquette ou emballage. Parfois, quand c’est mon épicier de quartier (genre fruiterie) qui conditionne les légumes dans un emballage en styromousse, je les enlève à la caisse et ils les réutilisent directement. Pas de gâchis (enfin, si, mais bon! À force, ils finiront peut-être par les enlever quand on sera nombreux(-ses) à le faire!).
Conserver la nourriture dans des contenants écologiques et consommer en vrac
Nous sommes vraiment chanceux(-ses) de voir apparaître de plus en plus d’épiceries en vrac au Québec (qui en fait est plutôt un « retour » aux épiceries en vrac puisque ce n’est pas nouveau…disons plutôt « oublié »). Et tout le monde a chez soi de nombreux pots Masson qui attendent d’être utilisés. Bien plus joli dans les garde-manger et plus écologique et pratique. Pensez à réutiliser les pots en verre du commerce ou des sacs en tissu de Dans le Sac.
On peut aussi limiter sa consommation de surgelés en congelant soi-même des produits locaux de saison : par exemple, on achète des bleuets sauvages quand c’est le temps des bleuets et on les congèle pour se faire des smoothies tout l’hiver.
Utiliser les produits de la cuisine pour faire ses produits ménagers ou ses cosmétiques
Chez nous, la pharmacie et les cosmétiques se trouvent dans la cuisine. Quand j’ai une migraine, je bois une tisane de gingembre (avec du vrai gingembre, pas des sachets), mon huile de coco sert d’hydratant par exemple (voir mon article sur comment choisir son huile de coco), et quand je me brûle, je badigeonne d’aloe vera. C’est incroyable le nombre d’emballages dans les produits dits de beauté (parce que vous êtes toutes belles sans!) qu’on peut éliminer en allant dans la cuisine.
Remplacer le papier aluminium, la pellicule plastique (style Saran), l’essuie-tout, et le papier de cuisson
Je suis en amour avec le tissu imbibé de cire d’abeille. Tellement cute dans le réfrigérateur. Pratique, ingénieux et imprégné d’une douce et légère odeur de miel. Facile à faire soi-même avec de la cire d’abeille, qu’on peut trouver chez Coop Coco, et un fer à repasser. Depuis que j’en ai, nous n’avons plus de papier aluminium ou de film plastique. Pour le papier de cuisson, si vous investissez dans des plats de bonne qualité, vous verrez que vous n’en aurez pas besoin non plus. Quant au papier essuie-tout, un simple linge sera tout aussi pratique.
Cuisiner les fanes de légumes, et réutiliser la pulpe des jus de légumes et la pulpe de noix
Le zéro déchet sous-entend aussi…zéro gaspillage. On peut cuisiner des soupes délicieuses à partir de fanes de carottes ou betteraves, des craquelins avec de la pulpe de jus de légumes (comme dans cet article dans lequel je vous partage notamment une recette de boulettes burger aux carottes, champignons et poivrons rouges), ou des biscuits avec la pulpe de noix de vos laits maison.
Voilà, en espérant que ces quelques idées feront germer de nombreuses autres de type zéro déchet chez vous! Si vous cherchez de l’inspiration, nous vous donnons plein d’idées de cuisine maison dans nos cours de cuisine santé et sur notre plateforme de formation en ligne!